samedi, mai 4
Catherine Colonna, alors ministre des affaires étrangères, le 16 octobre 2023 au Caire.

Il s’agit d’une reconversion expresse pour Catherine Colonna. Moins d’un mois après avoir quitté le gouvernement français, l’ex-ministre des affaires étrangères d’Emmanuel Macron a été nommée à la tête d’un comité indépendant chargé d’évaluer le fonctionnement de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, plongée dans la tourmente après qu’Israël a accusé douze employés d’avoir participé aux attaques du Hamas sur son territoire, le 7 octobre.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés En pleine crise humanitaire à Gaza, l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, plongée dans la tourmente

La mission du groupe mis sur pied, lundi 5 février, par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est, selon l’organisation, de « déterminer si l’agence fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer sa neutralité et répondre aux accusations de graves abus, le cas échéant ». Mme Colonna et les membres du comité travailleront en collaboration avec trois centres de recherche, les instituts Raoul-Wallenberg, en Suède, Chr. Michelsen, en Norvège, et l’Institut danois pour les droits humains. D’ici à la fin mars, ils devront remettre à Antonio Guterres un rapport intermédiaire puis, d’ici à fin avril, un rapport final censé faire des recommandations afin d’« améliorer » et de « renforcer » les mécanismes en place.

La création de ce comité indépendant est une mesure prise par Antonio Guterres pour tenter de rassurer les bailleurs de fonds et favoriser la remise à flot de l’agence, après que plus de quinze pays donateurs, dont les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont suspendu du jour au lendemain leurs financements, fin janvier, alors que l’UNRWA fait face à d’immenses besoins dans la bande de Gaza, sous le feu des forces israéliennes depuis quatre mois. Ces défections en cascade ont fait suite aux accusations israéliennes d’« implication supposée » dans les massacres du Hamas le 7 octobre, selon les termes de l’organisation, d’une fraction de ses employés sur quelque 30 000 dans les pays de la région où elle est déployée. La France assure ne pas avoir suspendu ses financements, tout en affirmant n’avoir prévu aucun versement au premier trimestre de cette année.

Enième outil de contrôle

Depuis que ces allégations ont été dévoilées, le 26 janvier, par l’agence onusienne, Antonio Guterres l’assure de son soutien sans faille. Il a convoqué, fin janvier, une réunion des donateurs afin de favoriser une reprise des financements. L’urgence, pour lui, est que l’aide reparte, en premier lieu pour les civils de la bande de Gaza, affamés et sous les bombes. Faute de quoi, l’UNRWA redoute, d’ici à fin février ou début mars, de devoir cesser ses activités dans le territoire palestinien, où deux millions de personnes dépendent de son assistance.

Il vous reste 50% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version