dimanche, mai 5

Le gouvernement a indiqué réfléchir à « la pertinence » de l’actuel dispositif de prise en charge des affections longue durée (ALD).
Un dispositif qui représente les deux tiers des remboursements par l’Assurance-maladie.
« Avec le vieillissement de la population, ces enveloppes ne vont faire qu’augmenter », a admis le ministre délégué à la Santé.

C’est une piste pour réduire les dépenses dans le secteur de la santé. Le gouvernement réfléchit à « la pertinence » de l’actuel dispositif de prise en charge des affections longue durée (ALD), qui concerne 20% des Français, a indiqué mardi 27 février le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux.

Les patients en ALD, c’est-à-dire atteints de pathologies chroniques inscrites sur une liste dédiée (cancer, diabète, insuffisance cardiaque, maladie d’Alzheimer…), bénéficient d’une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale de leurs soins liés à cette maladie, dans la limite des plafonds prévus.

Les ALD concernent 20% de nos concitoyens, c’est-à-dire 13 millions de Français.

Frédéric Valletoux

Les autres soins ne sont normalement pas concernés et doivent être clairement distingués sur les prescriptions médicales, ce qui n’est pas toujours le cas. Après plusieurs articles de presse sur des économies à venir, dont un possible serrage de vis sur ces remboursements, le ministre était interrogé à l’Assemblée nationale par le député RN Christophe Bentz.

« Les ALD concernent 20% de nos concitoyens, c’est-à-dire 13 millions de Français » et « cela représente les deux tiers des remboursements par l’Assurance maladie. Il n’est donc pas illégitime, illogique, comme cela a été fait régulièrement, d’interroger (…) la pertinence de ces dispositifs », a répondu Frédéric Valletoux. « Avec le vieillissement de la population, la montée des pathologies chroniques fait qu’effectivement, ces enveloppes ne vont faire qu’augmenter », a-t-il poursuivi.

10 milliards d’euros d’économie

Invoquant une croissance moins vigoureuse attendue en 2024, l’exécutif a « annulé » ces derniers jours 10 milliards d’euros de dépenses budgétées dans des domaines allant de l’écologie à l’enseignement supérieur en passant par l’école, la justice, la défense, la cohésion des territoires et l’aide publique au développement. Avant même ce coup de rabot, il avait prévenu de la nécessité de trouver 12 milliards d’économies supplémentaires pour son budget 2025, en partie dans les dépenses de la Sécurité sociale.

Pour réduire les dépenses de santé, le gouvernement compte notamment sur les négociations en cours entre Assurance-maladie et médecins libéraux, qui pourraient s’engager à réduire leurs prescriptions de médicaments et d’arrêts maladie. D’autres pistes sont connues, comme le renforcement du « covoiturage » dans les transports sanitaires. 

Le Figaro a aussi affirmé mardi que Matignon envisage de rembourser certains frais de santé en fonction des revenus. Interrogé par l’AFP, le ministère délégué répond que le gouvernement « étudie toutes les pistes », même si « celle-ci n’est pas considérée comme prioritaire ».


Rania HOBALLAH

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