jeudi, mai 2

« Grève du travail, des tâches domestiques et de la consommation » : à l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, associations féministes et syndicats appellent à la mobilisation générale, à l’image des débrayages observés en Espagne et en Islande ces dernières années.

L’idée est « que les femmes arrêtent toutes activités salariées [et les hommes aussi], toutes tâches domestiques [garde d’enfant, soin, ménage, cuisine…] et de consommation pour mettre la société à l’arrêt et démontrer que les femmes, loin d’être une variable d’ajustement, sont un rouage essentiel de la société », écrit le collectif #grèveféministe dans un communiqué.

Le collectif, qui réunit notamment des associations et des syndicats (le Planning familial, Osez le féminisme !, la CGT, l’UNEF…), dénonce notamment un sexisme qui « s’ancre de plus en plus dans l’opinion publique », une « augmentation des violences sexuelles déclarées », le soutien d’Emmanuel Macron à Gérard Depardieu poursuivi pour viol ou le récent appel du chef de l’Etat à un « réarmement démographique ».

Il réclame la « revalorisation des métiers féminisés [éducation, soin, nettoyage…] », l’égalité salariale, « la mise en place d’une éducation non sexiste » et d’une éducation à la vie affective et sexuelle ou encore, un « partage égal des tâches domestiques ».

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Le 8 mars 2018, une grève féministe en Espagne avait donné lieu à un arrêt de travail de deux heures observé, selon les deux principaux syndicats espagnols, par 5,9 millions de travailleurs et de travailleuses dans le pays. Ce débrayage s’était inspiré d’un mouvement similaire en 1975 en Islande lorsque 90 % des Islandaises avaient participé à une journée d’arrêt du travail qui avait ouvert la voie à des avancées majeures en matière d’égalité entre les femmes et les hommes dans le pays.

Un appel relayé par les syndicats

En octobre 2023, des milliers de femmes, dont la première ministre, Katrin Jakobsdottir, avaient de nouveau cessé le travail pour demander l’égalité salariale et protester contre les violences faites aux femmes.

Emboîtant lundi le pas à #grèveféministe, cinq organisations syndicales (CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires) ont appelé elles aussi à la mobilisation le 8 mars, « y compris par la grève », pour obtenir « des actes ».

« Malgré les effets d’annonces gouvernementales de faire de la cause des femmes la grande cause du quinquennat, les inégalités persistent dans le travail, dans les foyers et dans la société », déplorent-elles dans un communiqué commun. « Ne laissons pas passer les discours passéistes, sexistes, masculinistes. Nous ne voulons plus de promesses, nous voulons des actes. »

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Le Monde avec AFP

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