samedi, mai 4

La ville de Grenoble a accueilli les Jeux olympiques d’hiver en 1968.
Mais 56 ans plus tard, de nombreuses infrastructures sont en mauvais état ou laissés à l’abandon.
Un héritage en péril, c’est ce que veut absolument éviter la ville de Paris, avec les bâtiments des JO prévus cet été.

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« Je déclare l’ouverture des 10ᵉ Jeux olympiques d’hiver de Grenoble ! » Devant 70.000 personnes, le 6 février 1968, le général de Gaulle ouvre la compétition mondiale dans la capitale de l’Isère. La ville est alors témoin d’exploits sportifs restés dans l’histoire. Les JO ont également été un formidable accélérateur économique pour Grenoble. L’hôtel de ville, la gare, le village olympique… tous ont été construits à cette époque. 

Pourtant, 56 ans plus tard, à part la vasque qui a accueilli la flamme et une plaque commémorative devenue illisible, il est difficile de trouver à Grenoble des traces visibles des Jeux.

Ça fait mal au cœur

Cécilio Sanchez

C’est le cas du village olympique. Une partie de ce patrimoine, qui a longtemps fait la fierté des Grenoblois, est maintenant en ruine. Certains bâtiments ont été incendiés, les appartements squattés, puis murés. Un hectare du village des athlètes a été mis en vente par l’État. « Pour nous qui sommes habitants, ça fait mal au cœur », confie Cécilio Sanchez, co-président de l’association de sauvegarde, l’Union de quartier.

Construits au centre de Grenoble, le stade de glace et l’anneau de vitesse sont les autres symboles des Jeux olympiques de 1968. La piste a notamment accueilli les épreuves de patinage de vitesse. Mais aujourd’hui, le béton et les graffitis ont remplacé la glace. « C’est devenu une piste prisée par les jeunes qui viennent se défouler un petit peu ici », décrit le Grenoblois Pierre Robert. Avec son association, il tente tant bien que mal de préserver ce site. « Au monde, il y a seulement quelques dizaines de villes qui sont olympiques, c’est une opportunité incroyable pour développer le tourisme, et la réputation de la ville », estime-t-il.

Des rénovations coûteuses

Du côté de la mairie, on rappelle que ces sites, longtemps propriétés de l’État, ne sont pas évidents à entretenir. « Peut-être que d’autres se verraient raser ce patrimoine pour construire des choses modernes. Certes, ça couterait moins cher, ça serait peut-être moins compliqué. Nous, on ne veut pas cacher ce patrimoine, on le rénove, petit à petit », souligne Margot Bélair, adjointe en charge de l’urbanisme à la mairie de Grenoble (Écologistes).

À Saint-Nizier-du-Moucherotte, à quelques kilomètres de Grenoble, le maire Franck Girard veut également mener un projet de rénovation pour l’ancien tremplin de saut à ski, installé sur sa commune, et désormais rongé par la végétation. « L’objectif, c’est de réhabiliter la tour des juges en restaurant panoramique », explique-t-il. Mais le projet, couteux, alors que le bâtiment est en mauvais état aujourd’hui, ne pourra être financé par la seule municipalité.

Ce patrimoine olympique à Grenoble est bel et bien devenu obsolète. Tout ce que veulent éviter les organisateurs des Jeux olympiques de Paris, cet été. L’une des conditions d’accueil de la compétition mondiale était de s’appuyer au maximum sur des infrastructures existantes et durables dans le temps.


La rédaction de TF1info | Reportage : Florian Chevallay, Anthony Cerrone

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