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Tadej Pogacar sur les Strade Bianche, à Sienne, en Italie, le samedi 2 mars 2024.

Si Pogacar et Vingegaard ne se lâchent pas d’une semelle pendant le Tour de France, ces deux-là préfèrent s’éviter le reste de l’année. Chacun de leur côté, les deux cyclistes multiplient les victoires de prestige, en prévision de leurs retrouvailles, le 29 juin, à Florence, pour le départ du Tour de France 2024. Dimanche 24 mars, le Slovène, vainqueur final du Tour de Catalogne, a envoyé un nouveau message à son rival danois, en remportant la septième et dernière étape à Barcelone – son quatrième succès de la semaine dans cette épreuve.

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Dominateur en montagne, le double vainqueur du Tour de France a, de façon plus originale, endossé la casquette de sprinteur pour régler un groupe de costauds lors de la dernière étape. Dans un emballage final désorganisé, où le Français Dorian Godon (Decathlon-AG2R) a longtemps tenu la corde, Pogacar a jailli tout en puissance pour le devancer et lever les bras sur la ligne d’arrivée. La veille, il avait remporté en solitaire une étape de montagne de 154 km qui comptait cinq cols, dont un hors catégorie – une débauche d’énergie conséquente.

La montagne… et le sprint

Mais l’insatiable Slovène ne souhaite visiblement pas céder d’étape à ses adversaires, même quand le profil de course se prête moins à ses qualités, et quand bien même le classement général était déjà joué. Il devance le Basque Mikel Landa (+3 min 41) et le Colombien Egan Bernal (+5 min 03) qui poursuit sa rédemption, deux ans après son grave accident. Avec la tunique de meilleur jeune sur les épaules, le Français Lenny Martinez (Groupama-FDJ) termine quant à lui à une encourageante septième place.

Avec cette nouvelle victoire sur le Tour de Catalogne, Tadej Pogacar poursuit son début de saison idéal. Sa moins bonne performance ? Une troisième place lors de Milan-San Remo, il y a une semaine, où le Slovène n’avait pas réussi à se débarrasser des sprinteurs. Après sa démonstration lors des Strade Bianche début mars, survolées grâce à un raid solitaire de 80 kilomètres, le triple vainqueur du Tour de Lombardie continue de monter en puissance.

Dans le viseur du leader de l’équipe UAE : le Giro 2024 (du 4 au 26 mai) mais aussi et surtout, le Tour de France, où le Slovène espère (enfin) damer le pion à Jonas Vingegaard. Tadej Pogacar ambitionne de devenir le premier coureur depuis l’Italien Marco Pantani, en 1998, à remporter la même année le Giro et le Tour de France (29 juin-21 juillet). Pour se préparer, il fera l’impasse sur les courses flandriennes, mais doit encore courir Liège-Bastogne-Liège, dimanche 21 avril, avant de rejoindre l’Italie.

« Notre rivalité se résume pour le moment au Tour de France »

De son côté, Jonas Vingegaard n’est pas en reste : le double tenant du titre du Tour de France présente un ratio de victoires encore plus fou. Sur Gran Camino, une épreuve organisée en Galice, il n’avait laissé échapper que la première étape, un contre-la-montre remporté par le jeune Gallois Joshua Tarling (Ineos Grenadiers). Il avait ensuite survolé Tirreno-Adriatico, en s’accaparant sept victoires, à chaque fois en solitaire, sur 11 jours de vélo.

La suite du programme pour le Danois de la Visma-Lease a bike consiste en deux courses par étapes : le Tour du Pays basque en avril, et le Dauphiné en juin, à chaque fois avec Remco Evenepoel et Primoz Roglic comme principaux rivaux. Avant, bien sûr, de viser un troisième succès consécutif sur le Tour de France, en juillet.

En attendant, les deux hommes continuent leur épopée parallèle, en ne laissant que des miettes à leurs concurrents. Les rares victoires qui leur échappent font l’objet d’excuse des coureurs concernés : « Je suis un bon coureur je crois, mais je ne suis pas Jonas Vingegaard. Je reste dans la réalité et je garde les pieds sur terre. Je ne pense pas pouvoir gagner un grand Tour », déclarait ainsi l’Américain Matteo Jorgenson, vainqueur de Paris-Nice le 10 mars. Cette saison, les deux coureurs semblent tout simplement hors catégorie.

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Cette concurrence à distance – véritable garde alternée des trophées – fait donc monter les attentes autour du Tour de France, seul évènement où les deux hommes s’affronteront. Une situation d’exclusivité que Pogacar avait relativisée, lors d’une interview à L’Equipe, en début de saison : « Notre rivalité se résume pour le moment au Tour de France, mais je pense que dans le futur, on va se rencontrer sur d’autres courses et nous aurons une rivalité qui entrera dans les livres d’histoire », avait alors estimé le coureur de 25 ans. Seule la Grande Boucle, cette année, aura droit à cette affiche de choix.

Le Monde avec AFP

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