samedi, mai 4

De nouveaux records de températures ont été battus en février selon le service européen Copernicus.
Il s’agit du neuvième mois consécutif le plus chaud jamais enregistré.
La surface des océans aussi se réchauffe : février a dépassé la température enregistrée en août.

C’est malheureusement devenu un rendez-vous dont on connait à l’avance la teneur : comme chaque mois, le service européen d’observation par satellite Copernicus révèle ses données sur les températures de l’air et de l’eau, et comme chaque mois, de nouveaux records sont battus. Février 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré sur la planète et la température de la surface des océans affole, elle aussi, le thermomètre. 

Concrètement, ça veut dire quoi ? La température moyenne de l’air enregistrée en février était de 13,54 degrés, soit 0,81 degré au-dessus de la moyenne 1991-2000 et 0,12 degré au-dessus de la température du précédent mois de février le plus chaud, en 2016.

Ces records, qui s’enchaînent, sont parfois difficiles à visualiser sur le long terme. Mais voici une première courbe qui décrit l’ampleur du réchauffement climatique. Produite par Copernicus, elle montre l’évolution de la température de l’air depuis la période de référence 1850-1900. 

Une courbe de la température moyenne de l’air bien au-dessus, année après année

L’évolution de la température moyenne de l’air sur la planète. – Copernicus

Sur cette carte, on voit déjà nettement pourquoi l’année 2023 a été décrite comme exceptionnelle, avec une courbe (rouge sur ce graphique) qui est bien au-dessus des autres années, dépassant la barre symbolique des 1,5 degré en mars par exemple et même des deux degrés en novembre. 

Pour 2024, la courbe (blanche cette fois-ci), les records sont également très visibles, avec un écart important entre janvier-février 2024 et janvier-février 2023. En février, elle a même dépassé les 2 degrés pendant quatre jours, du 8 au 11 février.

Selon Copernicus, la température moyenne mondiale des douze derniers mois (mars 2023-février 2024) est la plus élevée jamais enregistrée, dépassant de 0,68°C la moyenne 1991-2020 et de 1,56°C la moyenne pré-industrielle 1850-1900.  

Une autre courbe raconte l’affolement du climat, sous l’effet de nos émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit de l’évolution de la température de surface des océans, mesurée entre les 60ᵉ parallèles nord et sud, excluant donc les régions polaires.

En février 2024, la température moyenne de la surface de la mer était de 21,06 degrés, soit la plus élevée pour n’importe quel mois dans l’ensemble de données. Le record précédent datait du mois d’août 2023, avec 20,98 degrés enregistrés.

Même constat pour les océans

Évolution de la température moyenne de la surface de la mer.
Évolution de la température moyenne de la surface de la mer. – Copernicus

Là aussi, la courbe permet de situer l’ampleur de la hausse de la température moyenne de la surface des océans, avec une année 2023 déjà exceptionnelle et une année 2024 bien au-dessus.

Une situation en partie expliquée par le phénomène météorologique El Nino, qui est l’un des cinq plus puissants jamais enregistrés, laissant augurer des températures record entre mars et mai 2024 ; mais aussi et surtout par les émissions de gaz à effet de serre. 

« Le mois de février s’inscrit dans la longue série de records des derniers mois. Aussi remarquable que cela puisse paraître, ce n’est pas vraiment surprenant, car le réchauffement continu du système climatique conduit inévitablement à de nouveaux extrêmes de température, a ainsi commenté Carlo Buontempo, l’un des responsables de Copernicus. Le climat réagit aux concentrations actuelles de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et, à moins que nous ne parvenions à les stabiliser, nous serons inévitablement confrontés à de nouveaux records de température mondiale et à leurs conséquences.« 


Marianne ENAULT

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