dimanche, avril 28

Un congrès visant à préparer l’arrivée des extraterrestres sur Terre s’ouvre ce samedi à Limoges.
Entre craintes de dérives sectaires et théories du complot, l’évènement inquiète des élus et membres d’associations de protection des familles et des individus.

L’évènement en fera sourire quelques-uns. Environ 3000 personnes sont attendues au Zénith de Limoges, en Haute-Vienne, d’ici lundi. Un congrès, visant à préparer l’arrivée des extraterrestres sur Terre, s’ouvre ce samedi 16 mars pour trois jours. Mais le rassemblement inquiète certains élus et membres d’associations de protection des familles et des individus.

Pour participer au « Symposium Exovision », organisé par l’ONG Alliances Célestes, les participants débourseront pour le pass trois jours entre 150 et 190 euros. Au programme : les rencontres futures des humains avec les extraterrestres ou de « nouvelles preuves fantastiques de phénomènes OVNI », peut-on lire sur le site internet de l’événement. Les organisateurs expliquent encore vouloir « informer correctement et réduire la peur et le stress que peut générer ce type de rencontre » avec des extraterrestres grâce à des « éclairages galactiques », « scientifiques » et « métaphysiques ». L’affiche de l’événement, elle, fait mention d’une « une paix universelle » ou du « réveil des aigles ». 

« Liberté de réunion et de rassemblement »

Lors de sa visite de la salle en septembre, l’ONG a affirmé avoir aperçu au-dessus du Zénith, photos à l’appui, une sonde de l’Ugma (vaisseau contact de sa délégation) et y a vu un signe que son projet était « validé par les célestes qui nous observent ! ».

Contactée par l’AFP, l’ONG n’a pas souhaité « communiquer sur le sujet. »

« Le principe qui prévaut, c’est la liberté de réunion, de rassemblement », précise Hugues Mazaud, chef du service des sécurités au cabinet du préfet de la Haute-Vienne, qui souligne qu’il « n’y a aucun motif juridique pour interdire cet événement ». L’ONG Alliances Celestes n’est d’ailleurs pas classée dans les mouvements à tendance sectaire, selon la préfecture, qui assure toutefois rester vigilante pendant la durée du congrès. « Ne pas accepter de louer la salle pourrait être assimilé à un refus de vente », plaide de son côté Pascale Tauzin, directrice du Zénith, qui juge nécessaire « d’assurer une égalité de traitement ».

« Ce sont les déviances qui sont pourchassées, montrées du doigt. Mais à la base, rien n’est interdit. D’où la difficulté pour des élus de refuser ce type de réunions », note Jean-Louis Amelineau, président de l’association Infosectes Aquitaine. « Quelques intervenants peuvent avoir des discours complotistes. Cela peut amener à une forme de radicalité. »

« Terreau de l’extrémisme »

« J’ai été sidéré qu’un tel événement se déroule à Limoges, » a néanmoins déclaré sur X (ex-Twitter) Thierry Miguel, vice-président du conseil départemental de la Haute-Vienne, dénonçant la présence de « complotistes » et estimant que « c’est le terreau de l’extrémisme ».

« On est dans la religion ufologique avec utilisation d’un vocabulaire scientifique. Il y a là-dedans beaucoup d’adeptes du New Age », note de son côté Didier Pachoud, président du Gemmpi (groupe d’études des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu). « Cela risque d’attirer tout un tas de chasseurs d’âmes. Et de chasseurs de portefeuilles. On a le droit de croire aux extraterrestres. Mais il faut se montrer prudent. » 


A. LG avec AFP

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