vendredi, mai 3

Une dernière étape vient d’être franchie dans le dossier Casino. Le tribunal de commerce de Paris a validé, lundi 26 février, le plan de sauvetage du distributeur en grande difficulté. Un feu vert très attendu qui ouvre la voie à sa prise de contrôle par le consortium formé par des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, accompagnés du fonds d’investissement Attestor. La bascule entre les équipes a été programmée pour le 27 mars, selon nos informations.

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Il y avait en réalité peu de suspense, tant il était difficile d’imaginer que le tribunal choisisse une issue débouchant sur une liquidation judiciaire, synonyme de vente à la barre, et d’une casse sociale sans précédent. « On voit mal le juge mettre une entreprise de 50 000 personnes en liquidation alors qu’il y a un plan de sauvetage », avançait-on, peu avant le verdict final, du côté des repreneurs.

Pourtant, au terme des premières audiences, le plan de sauvetage a fait l’objet d’un avis défavorable, tant des représentants des salariés que du ministère public. Car lors de l’ouverture de la procédure de sauvegarde accélérée du groupe en octobre 2023, il n’était pas question d’un quelconque dépeçage de celui-ci. Or, la mise en vente de l’ensemble des supermarchés et des hypermarchés sous l’enseigne Casino a été annoncée le 18 décembre. Un peu moins de 300 magasins doivent être repris par Intermarché et Auchan, mais aussi Carrefour, après validation de l’Autorité de la concurrence, qui doit étudier pour chaque commerce si aucune enseigne n’est en situation de monopole sur la zone de chalandise.

Les représentants des salariés considéraient donc que les dirigeants de Casino devaient revoir leur copie du plan de sauvegarde afin d’y intégrer le volet social lié à la cession des grandes surfaces, dont les impacts se feront sentir sur l’ensemble des fonctions supports et de la logistique. Pour Me Françoise Marechal-Thieullent, avocate du comité social et économique central de la branche distribution de Casino, « les procédures d’information-consultation des élus du personnel » n’ont pas été respectées. « Ce n’était pas du tout ce qui avait été annoncé à l’origine aux élus du personnel, poursuit-elle. Ce devait être juste une sauvegarde financière. Et la direction a bifurqué sans jouer le jeu ».

Un véritable séisme

Les représentants du personnel n’ont pas obtenu davantage d’informations lors de leurs réunions avec la direction. « Quand on pose des questions pour savoir combien de salariés seront touchés, la direction et les repreneurs sont incapables de répondre », s’agace Jean Pastor, délégué syndical CGT, et l’un des représentants de l’intersyndicale. La discussion sur le fonds du volet social débutera donc par la suite. « Une négociation a démarré en janvier avec les partenaires sociaux sur un accord de méthode et elle est bien avancée, indique un porte-parole du Groupe Casino. Cet accord doit permettre de définir un cadre de discussions et garantir ainsi l’accompagnement social des collaborateurs pour les prochaines étapes. »

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