vendredi, mai 17

La destination n’est pas encore précisément connue, mais le coup d’accélérateur, lui, est bel et bien donné. Dans trois semaines, les jeudi 23 et vendredi 24 mai, les députés auront à débattre de l’avenir de l’audiovisuel public, qu’une proposition de loi (PPL) votée au Sénat en juin 2023 ambitionne de rassembler au sein d’une holding.

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Pour s’y préparer, des auditions des principaux concernés par la « proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle » ont commencé de se tenir, jeudi 2 mai, en visioconférence, devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Seuls quelques-uns de ses membres ont pu y assister, le courriel les avertissant de ces échanges étant arrivé trop tard pour leur permettre de bouleverser leurs agendas.

« C’est une réforme majeure, qui crée des inquiétudes et des préoccupations, et on est convoqués un 1er-Mai pour le lendemain matin. C’est une manière de tordre le bras des parlementaires », s’agace un député pourtant issu de la majorité et favorable à la réforme. « Retenir l’information et prévenir les oppositions à la dernière minute les empêche d’être présentes ou suffisamment précises dans leurs questions », regrette également la députée « insoumise » de Loire-Atlantique, Ségolène Amiot.

Tout au long de la journée de jeudi, les personnalités se sont succédé : le président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), Roch-Olivier Maistre, la dirigeante de France Télévisions, Delphine Ernotte, et le patron de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), Laurent Vallet, le matin ; la présidente de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse, celle de Radio France, Sibyle Veil, et le président de TV5 Monde, Yves Bigot, l’après-midi.

Nombreuses inconnues

Face à eux, les deux corapporteurs de la proposition de loi, Fabienne Colboc (Renaissance, Indre-et-Loire) et Jean-Jacques Gaultier (Les Républicains, Vosges), désignés à ce poste mardi 30 avril, ont cherché à connaître les sentiments et les remarques des dirigeants de l’audiovisuel sur la future loi. Censées durer trois jours, ces auditions visent à préparer l’examen du texte lui-même, mi-mai, en commission. Les organisations syndicales doivent être entendues, vendredi 3 mai.

L’échéance a beau se rapprocher, de nombreuses inconnues demeurent sur le texte, susceptible de modifications diverses. Selon une source proche du dossier, le gouvernement s’apprêterait, par exemple, à renoncer au mode de nomination du futur président de « France Médias », que la proposition de loi initiale − la « PPL Lafon » (en référence au sénateur centriste Laurent Lafon) − confie au président de la République, et non directement à l’Arcom.

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