vendredi, mai 17
Le bassin d’Austerlitz a été inauguré jeudi 2 mai, à Paris, par la maire de la ville, Anne Hidalgo, et d’autres responsables politiques.

Les dimensions de l’ouvrage donnent le tournis. Plus de trente mètres de profondeur pour cinquante de diamètre. Au pied de l’escalier vertigineux qui mène au fond du bassin, la sensation d’être écrasé par le volume au-dessus de nos têtes. L’odeur de béton frais prend au nez ; l’écho, au moindre bruit, se répercute sur les parois. Les vingt piliers, qui ancrent le cylindre cinquante mètres dans le sol et supportent la dalle en guise de couvercle du mastodonte, lui donnent un air de cathédrale.

Lire aussi | Paris 2024 : « L’objectif de baisser de 75 % la pollution bactériologique dans la Seine sera atteint », assure la ministre des sports

Après quarante-deux mois de travaux, pour un budget de 90 millions d’euros, le bassin sous-terrain d’Austerlitz, situé dans le 13e arrondissement de Paris, a été inauguré, jeudi 2 mai, par Anne Hidalogo. Inauguration lors de laquelle la maire de Paris et la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, ont rendu hommage à Amara Dioumassy, un ouvrier mort sur le chantier à l’été 2023 – le seul décès accidentel recensé à ce jour sur les chantiers des JO.

Coincé entre la gare d’Austerlitz et l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, l’ouvrage doit être mis en service d’ici la fin du mois de mai, après une phase de tests. C’est un modèle d’ingénierie civile en milieu urbain très dense. Un tunnel de 2,50 m de circonférence a été creusé sous la ligne 10 du métro et le RER C, puis sous la Seine, pour relier le bassin à deux puits collecteurs d’eaux usées situés de part et d’autre du fleuve.

D’une capacité de 50 000 m3 – l’équivalent de 20 piscines olympiques –, le bassin doit stocker, en cas de fortes averses, une partie des eaux usées et pluviales que le vieux réseau d’égout de la capitale – qui date du milieu du XIXe siècle – déverse dans la Seine une fois saturé. Avant de restituer le volume collecté dans les égouts, grâce à un système de pompes, dès que le système d’assainissement est en capacité de le traiter.

Un plan engagé en 2015

Le bassin d’Austerlitz est la carte maîtresse des pouvoirs publics (mairie de Paris, Etat, collectivités publiques riveraines du fleuve) pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine. S’il ne garantit pas à 100 % la tenue dans la Seine, cet été, des épreuves de natation marathon, de triathlon et de paratriathlon, il s’inscrit à plus long terme dans le plan baignade que la Ville de Paris et l’Etat ont engagé en 2015 pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine et rendre le fleuve baignable dès 2025, après plus de cent ans d’interdiction.

Chaque année, en moyenne, une douzaine de « relâches » des égouts sont effectués dans le fleuve de la capitale en cas de grosses intempéries, pour un volume total de 2 millions de m3 d’eaux usées déversés – contre 20 millions de m3 il y a trente ans. Une fois le bassin mis en service, il n’y aura plus que deux relâches par an, assure la mairie de Paris, financeur principal du projet. Seuls les épisodes pluvieux les plus violents ne pourront pas être absorbés.

Il vous reste 56.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version