jeudi, mai 9

Une récente étude a montré que le miel était l’un des produits les plus frelatés.
Une nouvelle réglementation va instaurer davantage de transparence.
Mais en attendant, les apiculteurs français souffrent de concurrence déloyale, venue parfois de très loin.

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Le 20h

Le miel français est-il en danger ? Cette année, Florent Maugeais, apiculteur depuis 20 ans, a vu son chiffre d’affaires s’effondrer : -85%. « À cette époque de l’année, tout devrait être parti, et là, on a encore 25 tonnes de miel à vendre », se désole-t-il dans la vidéo en tête de cet article.

S’il a du mal à écouler son stock, c’est parce que la moitié des miels consommés en France sont importés, notamment de Chine, d’Espagne ou d’Ukraine, et vendus jusqu’à 1,50 euro le kilogramme. Alors, cet apiculteur est contraint de vendre à perte. « C’est des miels qu’on vendait entre 6,50€ et 7,50€, et là on a quelques propositions à 4€… Notre prix du miel, il s’est effondré, et nos charges ont flambé. Notre rentabilité, en l’espace de trois ans, elle a baissé d’au moins 50% », explique l’apiculteur.

TF1

Par ailleurs, le gouvernement a promis plus de transparence sur l’étiquetage des miels importés. Selon une récente étude, sur 320 échantillons testés, 46% pourraient être frelatés. Pour les apiculteurs français, c’est insuffisant. Ils attendent cinq millions d’euros d’aide annoncée par l’État. « Sur tous les comptes en banque, les nôtres, ceux des collègues, on ne voit rien arriver. Si rien n’est fait, ce sont des centaines d’apiculteurs qui vont mourir, qui vont arrêter leur activité, et c’est des milliers de ruches qu’il y aura de moins en France », explique le professionnel. 

Autre menace qui pèse sur les apiculteurs : les frelons asiatiques. Arrivés en France il y a une vingtaine d’années, ils fragilisent chaque année un peu plus la filière. « On a jusqu’à 30% des colonies qui ne survivent plus au passage du frelon asiatique. Donc ça devient carrément intenable », explique une éleveuse d’abeilles. Elle produit moins qu’avant, un manque à gagner qui menace son activité. « Avant, je pouvais trailler en août, continuer à produire mes reines, ce n’est absolument plus possible. Il y a beaucoup trop de frelons asiatiques, c’est notre loup à nous, en fait », ajoute la professionnelle.

Dans son plan de sauvetage de l’apiculture, l’État a promis d’investir davantage pour lutter contre ce fléau.


La rédaction de TF1info | Reportage Ani Basar, Quentin Trigodet, Anouchka Flieller

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