lundi, mai 20

Membres du conseil scientifique de Sciences Po, représentantes et représentants de sa faculté permanente, nous y enseignons et menons des recherches en économie, en droit, en histoire, en science politique et en sociologie. Nous créons aussi, en collaboration avec les chargés d’enseignement, des formations pour les jeunes générations combinant savoirs académiques et professionnels.

Lire aussi | A Sciences Po Paris, des rassemblements d’étudiants propalestiniens à nouveau dispersés

Nous ne partageons pas nécessairement les mêmes opinions et c’est heureux, car le pluralisme et le débat d’idées constituent l’ADN d’une communauté académique. Si nous prenons la parole aujourd’hui, c’est que nous sommes excédés par les propos à la fois malintentionnés et mal informés qui sont tenus sur notre établissement et par l’instrumentalisation politique tous azimuts qui en est faite. Nous souhaitons donc réaffirmer les principes fondamentaux qui nous guident.

Le premier est celui de la protection des libertés à la fois académique et d’expression. La liberté académique désigne le droit d’enseigner et de mener des recherches en toute indépendance. Elle peut être opposée à tous les pouvoirs qui pourraient la menacer, soit de l’extérieur, soit de l’intérieur. Aucun responsable politique attaché à la démocratie libérale ne devrait dévaloriser ce principe fondamental. Nous rappelons aussi que ce qui doit être enseigné dans les universités comme à Sciences Po ne peut être décidé en dehors de l’institution et engage, en priorité, la communauté enseignante.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « La politisation des étudiants de Sciences Po est porteuse d’une citoyenneté critique qui rejette l’activisme radical »

Quant à la liberté d’expression, elle est consubstantielle à nos métiers dans le cadre du respect de la loi. Sciences Po constitue un lieu par excellence de production de savoirs et de promotion du débat critique et contradictoire ; ce doit aussi être un lieu d’exercice de la civilité intellectuelle, et nous appelons donc au respect de la parole de celles et ceux qui pensent différemment.

Protection des étudiants

Le deuxième principe est celui de la défense de notre projet d’établissement, parfois décrié récemment. Sciences Po s’est largement transformé. L’établissement a changé d’échelle, il est passé en vingt-cinq ans de 2 000 étudiants à 15 000 aujourd’hui. Il s’est internationalisé, accueillant plus de 150 nationalités. Il a parallèlement mis en place une politique d’ouverture sociale. Ce projet ambitieux est un grand succès. Sciences Po se place au sommet des classements internationaux des universités de sciences humaines et sociales.

L’école attire non seulement d’excellents étudiantes et étudiants qui deviendront les responsables de demain au niveau national et international, mais aussi d’excellents chercheuses et chercheurs reconnus par leurs pairs dans leurs disciplines respectives. Ce rayonnement participe aussi à la promotion de l’image et de l’influence de la France dans le monde.

Il vous reste 46.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version