jeudi, mai 9

Elles étaient poursuivies pour maltraitance animale à la suite d’une plainte de l’association L214. Deux sociétés constituant l’un des plus gros élevages de porcs breton ont été condamnées, vendredi 1er mars, par le tribunal de Brest, à une amende de 60 000 euros chacune, dont 20 000 euros avec sursis.

Ces peines sont conformes aux réquisitions du parquet lors de l’audience, début février. Les deux sociétés, la SARL Kerdoncuff et la SCEA de Trébeolin, gérées par Dominique Kerdoncuff, 57 ans, ont également l’interdiction de détenir des animaux pendant un an. La SARL Kerdoncuff est en outre condamnée à 4 500 euros d’amende pour des contraventions liées à l’inexécution de mises en demeure.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Bretagne, l’un des plus importants éleveurs de cochons jugé pour maltraitance

Ces deux sites, affiliés au groupe Eureden (ex-Triskalia) et situés au sud de Brest, peuvent abriter plus de 18 000 animaux, selon l’avocat de la défense, David Le Blanc. Employant une vingtaine de salariés, ils constituent ensemble la deuxième plus importante porcherie du Finistère.

Enfin, la constitution de partie civile de l’association L214, qui avait déposé plainte pour maltraitance animale, a été jugée recevable. Les deux sociétés devront chacune lui verser 2 000 euros plus 1 000 euros au titre des frais de procédure. Ni le gérant ni son avocat, Me Le Blanc, n’ont souhaité réagir à l’issue du délibéré.

Animaux enserrés dans des cages, en détresse, blessés ou morts

En novembre 2019, l’association L214 avait déposé plainte après avoir diffusé une vidéo montrant des bâtiments sales, des animaux enserrés dans des cages, en détresse, blessés ou morts. Les enquêtes de la gendarmerie et de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) confirmeront ce constat : truies avec des plaies nécrosées et des escarres, absence de lumière, animaux sans soins et sans accès permanent à l’eau fraîche, etc.

Lors de plusieurs contrôles inopinés en 2019, 2020 et 2021, les mêmes constatations sont effectuées, à tel point que l’élevage est menacé d’une suspension d’activité.

« C’est le premier dossier où, au bout de quatre ans, je ne peux pas attester de la conformité de cet élevage », avait témoigné à l’audience Loïc Gouyet, de la DDPP du Finistère, pointant « un problème de compétence et d’encadrement des salariés ». A la barre du tribunal correctionnel, M. Kerdoncuff avait nié tout manquement, affirmant faire ce métier « par passion » et dénonçant un acharnement et même un « complot » ourdi par la vétérinaire d’Eureden, qui avait également alerté sur la situation de ce gros élevage, « avec l’administration ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Des conditions de vie peu roses pour les porcs de la « filière Préférence » d’Herta

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version