lundi, mai 6

Les matinales de France Inter, Franceinfo et France-Culture ne seront, finalement, pas perturbées par un mouvement de grève, mardi 26 mars. A la veille d’une journée de mobilisation pour dénoncer le projet de fusion des services sciences, santé, environnement, le préavis a été levé. Un protocole de sortie de crise a été signé, lundi 25 mars en fin d’après-midi, par les six syndicats de Radio France et la direction du groupe radiophonique. Quelques heures auparavant, les journalistes des trois antennes avaient acté le « recul » de la direction de la radio publique, lors d’une assemblée générale tenue à la Maison de la radio, se réjouissant que leur mouvement ait « payé ».

L’annonce d’une fusion prochaine des services sciences, santé et environnement au sein d’une rédaction « transverse » avait mis le feu aux poudres le 27 février. Le 12 mars, un appel à la grève commun avait été voté. Devant la bronca, la direction de Radio France a finalement amendé le passage en question dans son projet stratégique. Le projet modifié de la direction évoque désormais « une nouvelle organisation » imaginée « en concertation avec les équipes ». Autant de formulations « moins catégoriques et verticales », décrites comme « alambiquées » par plusieurs journalistes, mais qui ont néanmoins rassuré les équipes. Le projet amendé doit maintenant être présenté ainsi mercredi en comité social et économique (CSE) et jeudi au Conseil d’administration.

Cette sortie de crise n’est pas anodine car, de mémoire syndicale, c’est la première fois que la direction de Radio France accepte de modifier son projet stratégique. « C’est une victoire des salariés », estime Célia Quilleret, cheffe adjointe du service Sciences, santé et environnement de France Inter et déléguée syndicale du Syndicat national des journalistes (SNJ). « La direction a rétropédalé devant notre unité », estime aussi Lionel Thompson, délégué syndical SNJ-CGT de Radio France. « On va rester vigilants sur tout projet futur à sortir les journalistes des services concernés des effectifs de leur rédaction », ajoute-t-il, restant méfiant.

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« Tout projet qui avancera directement ou indirectement dans la direction d’une transverse sera combattu et un nouveau préavis de grève sera immédiatement déposé », prévient d’ailleurs le texte de la motion, notant que « la confiance envers la direction de l’information [Jean-Philippe Baille, également directeur de Franceinfo] est rompue ».

Inquiétude vis-à-vis du projet de Rachida Dati

De son côté, la direction de Radio France ne fait pas de commentaire. Depuis la mi-mars, la PDG de Radio France, Sibyle Veil, s’est activée en coulisses et a rencontré plusieurs représentants syndicaux et des sociétés des journalistes des différentes antennes pour tenter de déminer la situation. « Elle a compris que c’était inutile de braquer 400 journalistes pour un projet dont elle peut se passer », analyse Matthieu Darriet, cosecrétaire du SNJ à Radio France. « On a senti que ce n’était surtout pas le moment d’avoir une grève vis-à-vis de la tutelle », raconte une journaliste qui a souhaité rester anonyme.

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