samedi, mai 4

Trois marques d’alcool ont été condamnées pour avoir utilisé des célébrités pour promouvoir leurs produits via internet.
Lady Gaga, le rappeur SCH, l’influenceuse Anna Rvr avaient fait la promotion de boissons alcoolisées.
Les marques ont toutes écopé d’une amende de plusieurs milliers d’euros.

Une victoire pour l’association Addictions France, à l’origine des procédures. Au mois de mars, trois marques d’alcool ont été condamnées pour avoir utilisé des célébrités -Lady Gaga, SCH, l’influenceuse Anna Rvr- pour promouvoir leurs produits via internet. 

Ces condamnations, rendues par le tribunal correctionnel de Paris pour publicité illicite, sont un épisode supplémentaire dans la bataille engagée par cette association pour faire respecter en ligne la loi Evin, régissant les publicités pour l’alcool. Celles-ci doivent en théorie se limiter à un contenu informatif, sans aucune association avec la fête, la convivialité ou l’humour.

Dom Pérignon et Lady Gaga

Dans une première affaire, Moët Hennessy Diageo (groupe LVMH) a été condamné à 15.000 euros d’amende pour une publicité parue sur le site internet d’un quotidien et célébrant une coopération entre la star américaine Lady Gaga et la maison de champagne Dom Pérignon, a indiqué l’association. Un responsable de Moët Hennessy Diageo a également été condamné à 10.000 euros d’amende avec sursis dans cette affaire, selon la même source.

La publicité renvoyait à un site « Dom Pérignon Lady Gaga », contrôlé par Moët Hennessy, et présentait une « édition limitée » du célèbre champagne au nom de l’artiste, avec NFT (non fungible token, certificats d’authenticité numérique) à la clef. Sollicité par l’AFP, LVMH n’était pas en mesure de commenter dans l’immédiat.

Des cocktails et du vin

Dans une deuxième affaire, la marque Féfé qui commercialise des canettes de cocktails a été condamnée à 13.000 euros d’amende, a indiqué Addictions France. Féfé utilisait notamment sur son site internet et son compte Instagram des photos du rappeur marseillais SCH, présenté comme « co-créateur » de l’une des recettes de la marque. 

Dans une troisième affaire, Addictions France a obtenu la condamnation du producteur de vin Gérard Bertrand à 20.000 euros d’amende avec sursis et de la jeune influenceuse Anna Rvr (492.000 abonnés sur Instagram) à 3000 euros d’amende avec sursis, pour la promotion de vin rosé.

« De nombreuses publicités évoquant Anna Rvr ont été publiées sur les réseaux sociaux et sur le site internet du producteur d’alcool, lesquelles multipliaient les infractions à la loi Evin : mêlant glamour, hédonisme, évasion, ou encore des packaging et dénominations faisant appel au lexique de la sensualité », a souligné l’association dans un communiqué.

L’influenceuse elle-même avait publié sur les réseaux sociaux « de multiples stories associant l’accomplissement personnel et les moments de fêtes à la promotion d’alcool », avec à chaque fois « un engagement très important sur chaque post (entre 20.000 et 60.000 likes) » a-t-elle affirmé.

« Risque pour la santé »

« Il est temps que les influenceurs prennent conscience de leurs responsabilités et stoppent la promotion de produits à risque pour la santé », a déclaré Franck Lecas, responsable Loi Evin au sein d’Addictions France. 

Féfé, Gérard Bertrand, et Anna Rvr n’avaient pas pu être joints par l’AFP mardi après-midi. Addictions France attend par ailleurs une décision judiciaire concernant une collaboration du styliste Olivier Rousteing (Balmain) avec le whisky Chivas et mène en parallèle une action visant le groupe Meta, pour obtenir les identités d’internautes faisant régulièrement la promotion de marques d’alcool sur les réseaux sociaux. 


A.S avec l’AFP

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