dimanche, avril 28
L’aventure européenne du PFC de Gaëtane Thiney s’est arrêtée après une défaite face à Chelsea, mardi 30 janvier 2024 à Paris.

Les footballeuses du Paris FC apportent cette saison un vent de fraîcheur au football féminin français. Trop souvent réduite aux ultra-dominantes lyonnaises – huit sacres continentaux – et à leurs principales rivales du PSG, la discipline profite pleinement de l’émergence au plus haut niveau du deuxième club de la capitale, qui a réussi un parcours encourageant en Ligue des champions.

Mardi 30 janvier, la marche était trop haute pour les Parisiennes, battues par Chelsea au stade Charléty (0-4). Si elles n’étaient pas maîtresses de leur destin – les Suédoises de Häcken les devançaient d’un point –, les coéquipières de Gaëtane Thiney ont joué leur place en quart de finale jusqu’à la dernière journée du groupe D. Et ne nourriront aucun regret, puisque dans le même temps, Häcken s’est imposé à Madrid (1-0), assurant définitivement leur deuxième place.

Comme depuis le début de cette campagne européenne et contrairement à ce que pourrait indiquer la marque, le PFC a été loin d’être ridicule. L’expérience des Anglaises, invaincues en six matchs, a fait la différence malgré de nombreuses occasions pour les locales, à l’image d’un slalom suivi d’un tir non cadré de Thiney (20e), d’une reprise d’Ould Hocine juste à côté (27e) ou d’un manqué à six mètres de Julie Dufour (48e).

A l’inverse, Chelsea s’est montré réaliste. La meneuse de jeu serbe de Chelsea, Jelena Cankovic, a distribué deux passes décisives pour une première tête de Fran Kirby (9e, 1-0) et une deuxième de la buteuse américaine Mia Fishel (36e, 2-0). Et en deuxième période, Guro Reiten a profité d’une mésentente entre Julie Soyer et sa gardienne pour inscrire un troisième but (74e) avant que Maren Mjelde n’alourdisse le score à la suite d’un corner (79e, 4-0), sévère pour le PFC.

Avant cette rencontre décisive, l’entraîneuse parisienne, Sandrine Soubeyrand, confiait sa fierté du parcours réussi par ses joueuses : « On a fait une super campagne européenne, on a élevé notre niveau. Il y a six mois, si on nous avait dit qu’on pourrait lutter pour un quart de finale en Ligue des champions, on aurait rigolé. »

Car avant de disputer la phase de groupes de la Ligue des champions – une première depuis la fusion de l’ancien club féminin de Juvisy avec le club masculin professionnel du PFC, en 2017 –, les Parisiennes n’ont pas eu la tâche facile lors des tours préliminaires. Après s’être débarrassées tranquillement des Ukrainiennes de Kryvbass, elles ont successivement éliminé deux anciens vainqueurs de la Ligue des champions féminine : Arsenal aux tirs au but, puis Wolfsburg.

Avant qu’il ne soit rebaptisé et relocalisé, le Football club féminin de Juvisy avait disputé une demi-finale de la compétition en 2013 et un quart de finale en 2011. La saison dernière, les joueuses du PFC avaient manqué la qualification pour le premier tour de la Ligue des champions, éliminées par l’AS Roma en finale du premier tour de qualification.

Malgré l’élimination avant les quarts de finale, les joueuses du PFC sortent grandies de leur campagne européenne. Comme le relevait en octobre 2023, quelques jours après la qualification contre Wolfsburg, le sélectionneur des Bleues Hervé Renard : « Le Paris FC joue avec beaucoup de joueuses françaises, c’est la première chose que je regarde, avait-il salué, Plus vous évoluez dans un contexte de haut niveau, plus vous progressez. »

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Avant de fêter sa première sélection – contre la Norvège à Reims en Ligue des nations –, l’attaquante Mathilde Bourdieu confiait également au Monde sa satisfaction : « Notre début de saison est impressionnant, on a sorti deux gros cadors en Ligue des champions. On a travaillé pour atteindre notre objectif qui était les poules. On a une grosse force collective. »

« C’est notre rêve de jouer des grosses affiches »

La fin de l’aventure continentale ne doit pas faire oublier que les footballeuses du Paris FC réalisent une première partie de saison de haut vol. Troisième en D1 (25 points), le PFC a su redresser la barre après une délicate entrée en matière en Ligue des champions, marquée par une défaite à domicile contre les Suédoises d’Häcken (2-1) et une déroute à Londres contre Chelsea (4-1). Entre-temps, les Parisiennes ont connu deux victoires mémorables contre le Real Madrid, notamment une victoire (2-1) devant 10 693 spectateurs au stade Charléty, record d’affluence du club.

Même achevé, ce parcours européen offre un coup de projecteur bienvenu sur les footballeuses du PFC, mais aussi sur le football féminin tricolore. Avant ce dernier rendez-vous face aux vedettes londoniennes, les joueuses parisiennes se sont mobilisées pour tourner trois vidéos diffusées sur les réseaux sociaux pour tenter d’attirer du monde au stade.

Une initiative de leur capitaine Gaëtane Thiney à laquelle toutes ont adhéré même si l’horaire de la rencontre (18 h 45) n’était pas des favorables. « C’était notre rêve de jouer des grosses affiches comme ça. Donc autant les mettre en avant et s’en servir pour que les gens nous découvrent », livrait en conférence de presse la défenseuse Théa Greboval.

Le PFC peut désormais s’appuyer sur l’expérience accumulée lors de ces six rencontres de Ligue des champions. « D’habitude, on joue quatre matchs de haut niveau contre le PSG et l’OL, là, on en a joué plusieurs autres, assénait Soubeyrand. Bien sûr, on dira qu’on a passé un cap si on se qualifie. Mais on en aura passé même si on ne se qualifie pas. » Fort d’un troisième club de niveau européen, l’ensemble du football tricolore devrait profiter de cette émulation.

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