lundi, mai 6

Au Parlement, la séance pourrait s’intituler « anatomie d’une chute ». Depuis hier, députés et sénateurs veulent comprendre pourquoi le déficit public s’est emballé l’an dernier. La révision à 5,5 % du déficit public (en partant d’une prévision à 4,9 %) s’explique notamment par une chute des recettes fiscales, par rapport aux prévisions du gouvernement. Lors des questions d’actualité au gouvernement, le centriste Vincent Capo-Canellas a demandé quand le gouvernement avait été alerté et « pourquoi ne pas avoir pris des mesures correctives ».

« Je rappelle juste que sans doute que nos prévisions n’ont pas été bonnes mais personne – personne – ne les a contestées lorsqu’elles ont été formulées », a affirmé Bruno Le Maire. Sa réponse a été immédiatement accueillie par des objections bruyantes dans l’hémicycle. « Lorsque nous avons fait la prévision de croissance du budget, en août et en septembre, et que nous avons présenté les prévisions de recettes, le premier président de la Cour des comptes, comme c’est d’usage, a présenté les conclusions du Haut conseil des Finances publiques et a déclaré dans son avis du 22 septembre 2023 : pour 2023, le Haut conseil estime que les prévisions de prélèvement du gouvernement sont plausibles ».

« Plutôt que de s’invectiver sur le sujet, mieux vaut comprendre comment est-ce que l’inflation […] a eu un impact sur nos prévisions de recettes »

Au moment de la construction du budget 2023, à l’automne 2022, le Haut Conseil des finances publiques avait toutefois appelé à une forme de prudence : « Les recettes pourraient pâtir d’une croissance de l’activité moins forte que prévu par le gouvernement, mais à l’inverse être soutenues par une base 2022 plus forte qu’attendu », avait écrit le HCFP en septembre 2022. Une vigilance réitérée par Pierre Moscovici devant la commission des finances du Sénat.

« Plutôt que de s’invectiver sur le sujet, mieux vaut comprendre comment est-ce que l’inflation, que nous n’avions pas connu depuis les années 70, a eu un impact sur nos prévisions de recettes ont amené aux résultats d’aujourd’hui », a poursuivi le ministre.

Confirmant sa « détermination totale » à revenir sous un déficit de 3 % du PIB d’ici 2027, Bruno Le Maire a également précisé qu’il faudrait regarder « ensemble » les « économies complémentaires » à engager cette année pour tenir cette trajectoire. Le ministre a précisé qu’il ne pouvait « pas » chiffrer ce montant à l’heure actuelle. « Nous n’avons pas tous les éléments nécessaires. »

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