samedi, mai 4

A la question de savoir ce qui constitue de « bons résultats » pour un lycée, l’éducation nationale tente depuis 1993 d’apporter une réponse qui dépasse les seuls taux de réussite au baccalauréat, et les classements auxquels ils donnent parfois lieu. C’est l’ambition des indices de valeur ajoutée des lycées (IVAL), publiés mercredi 20 mars par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, qui s’appuient sur divers indicateurs destinés à évaluer « l’apport » des établissements, car tous ne sont pas confrontés aux mêmes enjeux selon les caractéristiques sociales et scolaires des élèves qu’ils accueillent.

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En plus des taux de réussite et des taux de mentions à l’examen en 2023, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) analyse ce qu’elle appelle le « taux d’accès », c’est-à-dire la part des élèves entrés en seconde que les lycées accompagnent jusqu’à l’obtention du baccalauréat. Un indicateur qui « apparaît beaucoup plus pertinent que le taux de réussite […] pour apprécier l’efficacité globale d’un lycée », pointe le service statistique du ministère.

« Seule l’analyse combinée de l’ensemble de ces indicateurs est à même de donner une image de la réalité complexe que constituent les résultats d’un établissement », insiste la DEPP. Pour chacun, elle établit une « valeur ajoutée » en calculant la différence entre les taux constatés et ceux « attendus » au regard du profil des élèves de chaque lycée. « Cette approche est indispensable pour différencier ce qui est dû à l’action de l’établissement de ce qui est dû aux caractéristiques et aux compétences qui ont été déjà développées par les élèves avant qu’ils y entrent », expose Magda Tomasini, à la tête de la DEPP.

En croisant les indicateurs pour les 1 520 établissements publics et 734 établissements privés, le ministère de l’éducation nationale dégage cinq catégories de lycées, représentées dans le graphique ci-dessous.

Presque la moitié des lycées sont « neutres », car ils ont des résultats conformes aux taux attendus. C’est le cas de 47 % des établissements publics comme des établissements privés, et cela ne signifie pas que leur action est insignifiante : si les taux attendus sont élevés, il est par exemple difficile de s’en démarquer.

Environ 15 % des lycées des deux secteurs sont dits « performants » car ils ont de meilleurs taux de réussite qu’attendus, tout en conduisant plus d’élèves de la 2nde à la terminale que les données initiales ne le laissaient escompter.

Du reste, les IVAL dessinent une divergence de profil entre les secteurs d’enseignement. Un lycée public sur cinq est dans la catégorie « en deçà des attentes », mais seulement 7 % des lycées privés. En revanche, ces derniers sont beaucoup plus nombreux dans la catégorie des établissements « sélectifs », ceux qui ont une valeur ajoutée sur leur taux de réussite mais ne gardent pas tous leurs élèves. Plus de 28 % des lycées privés sont dans ce cas, mais seulement 9 % de leurs homologues du public. A l’inverse, la famille de lycées dits « accompagnateurs » est composée presque exclusivement d’établissements publics, au nombre de 131 sur 138. Les sept lycées privés de cette catégorie représentent moins de 1 % du total.

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