Mercredi 30 octobre, les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ont voté pour la suppression du Service national universel (SNU) dans le budget 2025.
Selon les parlementaires, son application coûterait trop cher dans un contexte d’économies importantes à trouver.
Aussi, ils critiquent un « gadget présidentiel » aux « objectifs (qui) font du surplace ».
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Budget 2025 : la France doit trouver 60 milliards d’euros
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Le Service national universel (SNU), promesse d’Emmanuel Macron en 2017 , a du plomb dans l’aile après sa suppression du projet de loi de finances (PLF) discuté actuellement en commissions des Finances, à l’Assemblée nationale et au Sénat. En effet, les parlementaires des deux chambres ont voté, mercredi 30 octobre, pour la suppression de ce dispositif dans le budget de l’État, critiquant le principe même du SNU et son coût estimé, trop important alors que le gouvernement cherche 60 milliards d’euros d’économies .
À l’Assemblée nationale, c’est la gauche qui a eu la peau du SNU. « Il est temps d’abandonner » ce « gadget présidentiel » qui « ne marche pas » et « coûte cher », a jugé le député écologiste Jean-Claude Raux, rejoint par le socialiste Pierrick Courbon, pour qui cette « hérésie budgétaire » a « raté sa cible ». Présents en nombre, contrairement aux alliés au gouvernement, les élus du Nouveau Front populaire ont donc fait adopter un amendement réaffectant au secteur du sport amateur la totalité des 128 millions d’euros fléchés vers le SNU en 2025 – un vote à ce stade sans conséquence puisque la discussion dans l’hémicycle repartira dans la version initiale du gouvernement.
« Il n’apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante »
Dans la soirée, le Sénat a adopté une position similaire, votant une baisse de 100 millions d’euros des crédits du SNU. Cet amendement sera à nouveau présenté en séance publique lors de l’examen du volet « dépenses » du budget par le Sénat, début décembre. « Après cinq ans d’expérimentation, il n’apparaît pas que le SNU apporte une plus-value suffisante (…) pour justifier la poursuite de son déploiement », a estimé le sénateur socialiste Eric Jeansannetas, rapporteur des crédits de la Jeunesse, dans son rapport présenté mercredi et consulté par l’AFP. Aussi, il constate que ses « objectifs font du surplace ».
Le ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous avait déjà reconnu lundi sur Sud Radio qu’il n’avait « pas les moyens pour une généralisation du SNU » dans son budget. « En 2025, il ne le sera pas, en 2026 j’imagine mal qu’il puisse l’être », a-t-il dit. « Il n’est pas prévu de le supprimer« , a-t-il cependant souligné, appelant à « réinterroger » un dispositif « en panne ». Aussi, en septembre, la Cour des comptes avait dressé un bilan sévère du SNU, avec des coûts estimés situés entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an.
Promesse de campagne du chef de l’État, le SNU, lancé en 2019, devait être généralisé à la rentrée 2026, selon les promesses du précédent Premier ministre, Gabriel Attal. Il comporte une « mission d’intérêt général » et un « séjour de cohésion » comprenant des activités sportives, culturelles et intellectuelles, avec des journées qui débutent par la « levée des couleurs » (drapeau et hymne national) et port de l’uniforme.