Preuve que les purges au sein de l’Armée population de libération (APL) non seulement ne sont pas terminées mais s’intensifient, la Chine a annoncé, jeudi 28 novembre, la suspension d’un des plus hauts responsables militaires du pays, sous le coup d’une enquête pour « graves violations de la discipline », c’est-à-dire pour corruption. L’amiral Miao Hua, l’un des cinq membres de la commission militaire centrale – sans compter son président, Xi Jinping lui-même –, était directeur du travail politique. A ce titre, il avait la responsabilité du personnel, de la loyauté et de la droiture idéologique au sein de la plus grande armée du monde qui dépend directement du Parti communiste.
Sa chute intervient dix-huit mois après le lancement d’une opération disciplinaire au cours de laquelle ont été arrêtés plus d’une dizaine de hauts gradés et de cadres de groupes publics du secteur de la défense, dont beaucoup sont liés à la force stratégique, chargée des missiles et de la dissuasion nucléaire.
Expulsés du Parti communiste
Cette procédure a notamment emporté un ministre de la défense, Li Shangfu, invisible depuis août 2023, puis démis en octobre 2023, sept mois seulement après sa nomination, ainsi que son prédecesseur, Wei Fenghe. Ce dernier avait été le commandant de la force des missiles de 2012 à 2017, Li Shangfu avait supervisé les achats de l’APL de 2017 à 2022. Tous deux ont été expulsés du Parti communiste chinois (PCC) cet été.
La commission disciplinaire du PCC a par ailleurs annoncé, mercredi, le placement sous enquête du chef de la zone de Pudong, l’immense moitié est de la ville de Shanghaï, où est situé le quartier financier. Or, Zhu Zhisong, avant ces responsabilités dans la plus grande ville chinoise, avait passé deux décennies dans le secteur des missiles et de l’aérospatial au cœur des enquêtes.
Jeudi, Wu Qian, le même porte-parole du ministère de la défense qui a annoncé la démise de l’amiral Miao, a en revanche démenti avec véhémence la chute de Dong Jun, l’actuel ministre de la défense après moins d’un an à son poste, évoquée mercredi par le Financial Times. « Pure fabrication », a écarté le porte-parole. Mais lorsqu’un journaliste lui a demandé de préciser qui était l’actuel ministre de la défense, M. Wu a répondu : « Pourquoi me posez-vous cette question qui n’a aucun sens ? Je l’ai dit de nombreuses fois, le ministre Dong Jun. »
Démanteler certaines factions
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