L’Union européenne a exigé mercredi des « clarifications » et condamné fermement les sanctions « injustifiées » imposées par l’administration Trump à l’ancien commissaire Thierry Breton et quatre autres personnalités européennes engagées pour une stricte régulation de la tech et contre la désinformation.
Tous les cinq sont interdits de séjour aux Etats-Unis et accusés de « censure » au détriment des intérêts américains par le département d’Etat.
Des mesures « inacceptables » pour Berlin, qui « relèvent de l’intimidation et de la coercition à l’encontre de la souveraineté numérique européenne », a réagi mercredi sur X le président français Emmanuel Macron.
Les Européens n’ont généralement pas besoin de visa pour se rendre aux États-Unis, mais doivent toutefois obtenir une autorisation électronique de voyage (ESTA).
A Bruxelles, la Commission a indiqué avoir « demandé des clarifications aux autorités américaines ». « Si nécessaire, nous répondrons rapidement et de manière décisive pour défendre notre autonomie réglementaire contre des mesures injustifiées », a-t-elle protesté dans un communiqué.
Le Français Thierry Breton, ancien ministre et artisan de la directive européenne sur les services numériques, a été commissaire au Marché intérieur de 2019 à 2024, avec de larges compétences en particulier sur les dossiers numériques et industriels.
Sur X, il a dénoncé un « vent de maccarthysme » aux Etats-Unis, en référence à la chasse aux sorcières anticommuniste menée par le sénateur américain Joseph McCarthy dans les années 1950.
Pour la diplomatie américaine, la législation européenne confine à la censure.
« Depuis trop longtemps, les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plateformes américaines à sanctionner les opinions américaines auxquelles ils s’opposent », a fustigé mardi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, sur X. « L’administration Trump ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale », a-t-il ajouté.
Les quatre autres Européens sanctionnés sont des représentants d’ONG luttant contre la désinformation et la haine en ligne au Royaume-Uni et en Allemagne: Imran Ahmed, qui dirige le Center for Countering Digital Hate (CCDH), Clare Melford, à la tête d’un index de la désinformation (GDI) au Royaume-Uni, ainsi que Anna-Lena von Hodenberg, fondatrice de HateAid, une ONG allemande, et Josephine Ballon, de la même association.
Les sanctions américaines « constituent une attaque autoritaire contre la liberté d’expression et un acte flagrant de censure gouvernementale », a réagi GDI dans un communiqué, évoquant des menées « contraires aux valeurs américaines.









