La réclusion criminelle à perpétuité: c’est la peine requise par le parquet ce jeudi 11 décembre à l’encontre de Frédéric Péchier devant la cour d’assises du Doubs.
L’ex-anesthésiste est soupçonné d’avoir empoisonné volontairement 30 patients âgés de 4 à 89 ans, dont 12 ayant perdu la vie, entre 2008 et 2017. Depuis l’ouverture de son procès le 8 septembre à Besançon, l’homme âgé aujourd’hui de 53 ans martèle son innocence.
« Le vilain petit canard »
Né en janvier 1976 à Angoulême, Frédéric Péchier baigne dès son plus jeune âge dans le monde médical, son père étant anesthésiste au CHU de Poitiers, son grand-père médecin généraliste et sa mère cadre infirmier.
S’il affirme s’être épanoui dans un environnement familial « idyllique », au sein d’un milieu social plutôt aisé, Frédéric Péchier confie à la psychologue, qui l’a suivi entre 2014 et 2016, avoir déjà eu l’impression d’être « le vilain petit canard » de la famille, relatant une enfance marquée par l’absence affective de son père. Une relation qui pourrait expliquer au moins en partie le profil dépressif de l’anesthésiste.
L’ancien médecin possède, de fait, de lourds antécédents psychiatriques. Frédéric Péchier, atteint de la sarcoïdose, une maladie inflammatoire de cause inconnue, tente par deux fois de se suicider, dont une première fois en 2014.
Le psychologue qui le suit alors estime que ce passage à l’acte s’explique par un « surmenage professionnel ». Il décrit son patient comme « anxieux », « déprimé » et « à l’époque pas apte à travailler ».
« Une peine maximale »
Huit ans après avoir frôlé la mort, Sandra Simard, l’une des anciennes patientes de l’anesthésiste, s’est exprimée publiquement pour la première fois ce jeudi 11 décembre sur BFMTV.
Le 11 janvier 2017, Sandra Simard est victime d’un arrêt cardiaque lors d’une intervention au dos. Présent, Frédéric Péchier qui n’est pourtant pas son anesthésiste, va alors intervenir. La jeune femme, qui se considère comme une « survivante », se réveille cinq jours plus tard du coma.
Les analyses réalisés à la suite de l’intervention révèlent qu’une des poches de perfusion de Sandra contient un taux de potassium 100 fois supérieur à la normale.
« Ma conviction, c’est qu’il m’a empoisonnée », avançait cette dernière à quelques heures de la fin du procès.
« On a eu des réponses, mais pas toutes. On n’a pas eu les aveux, on ne sait pas pourquoi cet acte a été commis. Moi, ce que j’ai entendu, ça ne m’a pas du tout convaincu, mais ça m’a renforcé dans ma conviction qu’il était coupable », confie celle par qui toute l’affaire a débuté.
Article original publié sur BFMTV.com











