A l’échelle du ministère de la justice et de l’intérieur, il s’agit là d’une véritable révolution culturelle. Jusqu’alors, chacun établissait ses propres statistiques dans son coin, avec son propre système d’information, son protocole, et donc ses biais méthodologiques. Pour faire simple, Beauvau recensait le nombre de victimes, en fonction des plaintes déposées auprès des policiers et gendarmes, tandis que la Chancellerie enregistrait les affaires dont ont été saisis les parquets. Mais il n’y avait aucun moyen de relier les deux informations, et donc on était dans l’incapacité de savoir, par exemple, au bout de combien de temps les victimes déclarées avaient vu leurs affaires judiciaires clôturées. Ce n’est désormais plus le cas.
« Cela faisait presque vingt ans qu’on en parlait et après deux ans de travail, on a abouti à une première étape », s’est félicité Christine Gonzalez-Demichel, la patronne du service des statistiques du ministère de l’intérieur (SSMSI), lors d’une présentation à la presse, jeudi 18 décembre. Pour la première fois donc, les deux ministères ont présenté le résultat d’une étude conjointe sur le traitement judiciaire des plaintes déposées par les 800 000 victimes de violences conjugales enregistrées par les services de sécurité intérieure entre 2018 et 2023.
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