Il n’existe pas d’autres fleurs dont la saison de commercialisation soit aussi courte.
Pour le muguet, après le 1ᵉʳ mai, point de salut, mais en contrepartie, ce jour-là, tout le monde peut en vendre au coin de la rue.
Cette année, le brin n’est pas épargné par l’inflation : il vous en coûtera 35 centimes de plus qu’en 2023.
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Inflation : les prix s’envolent
Les brins de muguet sont d’une rare beauté cette année. À en croire Jean-François Cervantes, grossiste à Nantes, le cru 2024 est de très bonne qualité. « Les clochettes sont belles, bien blanches, donc ça, c’est un bon produit », affirme-t-il. Mais le prix de ces belles clochettes sera un peu plus élevé. « Il y a une légère augmentation comme par rapport au coût de la vie, comme dans tous les produits. Elle est d’environ 5% », précise-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
50.000 euros de main-d’œuvre en plus
50.000 euros de main-d’œuvre en plus
Éric Harrouet, producteur à Nantes
Cette hausse se ressent-elle chez le fleuriste ? Pascal Mutel, gérant d’une boutique à Paris, a payé plus cher son fournisseur, mais il a décidé de ne pas changer ses prix, soit 2,50 euros le brin. Pour cela, il a dû rogner sur sa marge. « Je maintiens mes prix cette année de vente, mais il aurait fallu que je le vende 50 centimes plus cher cette année que l’année dernière », admet-il. Il sera sans doute l’un des rares, le 1ᵉʳ mai, à ne pas toucher à ses tarifs.
Du muguet à plus de trois euros, cela pourrait-il vous dissuader d’en prendre ? Pas sûr. « Je continuerai à en acheter parce que c’est important ces petites attentions », assure une jeune femme. « C’est pas donné, mais celui-là sera très beau. Alors, il faut payer la qualité aussi », renchérit une retraitée. Mais pourquoi le muguet coûte-t-il plus cher ? Pour le savoir, direction Nantes chez le producteur Éric Harrouet. En un an, ses coûts ont augmenté de 5%, à commencer par la main-d’œuvre.
En cause, les températures très douces en avril. Conséquence, le muguet a poussé plus vite que prévu, et il a dû faire venir en urgence des intérimaires payés au prix fort. « Ça nous a couté 19 euros de l’heure, donc par rapport à des étudiants qu’on prend d’habitude, c’est 50.000 euros de main-d’œuvre en plus », souligne-t-il. Par ailleurs, certains producteurs n’ont pas trouvé la main-d’œuvre à temps et ont perdu une partie de leur récolte. Et moins de muguet, ce sont des prix qui s’envolent.
Les fortes variations de température sont amenées à se multiplier en raison du réchauffement climatique. Pour échapper à l’inflation, le plus simple reste de cueillir votre muguet vous-même en forêt. C’est gratuit, mais pas plus d’une poignée, c’est la loi, soit 10 à 15 tiges par personne.