Le groupe Meta, maison mère de Facebook et Instagram, a annoncé mettre fin à ses programmes de fact-checking aux États-Unis.
Une décision similaire pourrait être prise pour l’Europe.
Une nouvelle orientation que la France a accueillie avec circonspection et « inquiétude ».
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Facebook est mort, vive Meta
Meta, maison mère de Facebook ou encore Instagram, a annoncé cette semaine mettre fin à son programme de vérification des faits (fact-checking) aux États-Unis, à quelques jours de l’investiture de Donald Trump. Une annonce largement commentée et que des spécialistes ne manquent pas de présenter comme un recul majeur de la modération des contenus sur les réseaux sociaux.
« Nous allons nous débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des notes de la communauté, similaires à X (anciennement Twitter), en commençant par les États-Unis », a déclaré le patron du groupe, Mark Zuckerberg, dans un message publié sur Facebook.
La France partage son « inquiétude »
En réaction à ces déclarations, la diplomatie française a exprimé ce mercredi son « inquiétude ». Paris assure qu’elle se montrera « vigilante » sur le respect par le groupe de la législation européenne. « La liberté d’expression, droit fondamental protégé en France et en Europe, ne saurait être confondue avec un droit à la viralité qui autoriserait la diffusion de contenus inauthentiques touchant des millions d’utilisateurs sans filtre ni modération », a affirmé le porte-parole de la diplomatie française dans une déclaration.
« La France maintiendra sa vigilance pour s’assurer que Meta, ainsi que les autres plateformes, respectent leurs obligations au regard des législations européennes, et en particulier au Digital Service Act (DSA) », ajoute le porte-parole, selon qui cette réglementation est « partie intégrante du bon fonctionnement démocratique de l’UE, et pour protéger nos concitoyens des ingérences étrangères et manipulations de l’information ».
L’annonce de Meta a été réalisée alors que les républicains américains ainsi que le propriétaire du réseau social concurrent X, Elon Musk, se sont plaints à de multiples reprises des programmes de fact-checking, qu’ils assimilaient à de la censure.
Selon des informations révélées par le média en ligne Contexte, la cessation de ces programmes de vérification des faits aux États-Unis pourrait très prochainement se voir appliquée à l’UE. Le groupe Meta aurait en effet envoyé une première analyse de risques à la Commission, une manière de préparer le terrain à un arrêt du fact-checking sur ses réseaux par des tiers dans l’UE.
La France n’est pas la seule à s’inquiéter d’une telle évolution. La prise de position du groupe Meta est « mauvaise pour la démocratie », a ainsi déclaré Sidonio Palmeira, fraîchement nommé ministre de la Communication du gouvernement brésilien. Le parquet fédéral de Sao Paulo a par ailleurs annoncé avoir donné 30 jours à l’entreprise de Mark Zuckerberg pour dire si cette décision « s’appliquera ou non au Brésil ».