Un député PS estime qu’il faut aller plus loin en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Pour cela, il propose de supprimer les dates recommandées pour la consommation d’une série de produits secs, tels que les biscuits ou les pâtes, à la manière du sucre ou du sel.
Conservées avec soin et non ouvertes, de multiples denrées alimentaires peuvent effectivement être consommées sans véritable limite de temps, malgré quelques altérations.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Des États généraux de la lutte contre le gaspillage alimentaire se sont tenus jeudi 13 mars à l’Assemblée nationale. Une problématique sur laquelle s’engage le député PS Guillaume Garot, convaincu que la France est capable d’aller plus loin et que « l’on n’a pas encore tout essayé ». Il porte diverses propositions, parmi lesquelles celle d’allonger au niveau européen « la liste des produits qui ne sont pas soumis à une date de péremption ». L’élu prend en exemple (nouvelle fenêtre) les céréales, les pâtes ou le riz, qui – à l’instar du sucre ou du sel – peuvent être consommés des années après avoir été achetés par les consommateurs.
Des altérations de textures ou de goûts, sans risques apparents pour la santé
Évoquer cette problématique impose de bien faire la distinction entre les DLC et les DDM. La date limite de consommation (DLC) « s’applique à des produits alimentaires très périssables, et qui par conséquent, sont susceptibles de présenter un danger pour la santé lorsque la date limite de consommation est dépassée », précise sur son site (nouvelle fenêtre) l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). La date de durabilité minimale (DDM), quant à elle, informe le consommateur de la date « jusqu’à laquelle le produit conserve ses qualités organoleptiques (apparence, odeur, texture…), physiques, nutritives, gustatives ».
Avec les produits soumis à une DDM, une consommation après plusieurs années ne pose – dans des conditions satisfaisantes de conservation – aucun problème en matière de santé. En revanche, « des biscuits secs vont peut-être perdre leur croustillant », note pour TF1info Laurent Laloux, directeur du laboratoire de sécurité des aliments au sein de l’Anses. À l’inverse, poursuit-il, « des biscuits un peu mous à l’origine peuvent devenir durs ». D’autres denrées alimentaires sont concernées par ces changements à long terme. Comme le café, « qui va voir ses arômes changer », ou une huile dont le goût est susceptible de s’altérer à cause de l’oxydation. Certaines qualités nutritionnelles « peuvent également se perdre », glisse le spécialiste, qu’il s’agisse « de minéraux ou de vitamines ».
Si la consommation de produits secs oubliés dans vos placards ne présente pas de danger à priori, il faut toutefois veiller à ce qu’ils aient été stockés dans de bonnes conditions. Et qu’ils n’aient pas été ouverts. « Le danger, c’est l’humidité », résume Laurent Laloux, « sur des produits secs, les bactéries n’arrivent pas à se développer ». Dès lors qu’un emballage a été découpé, il n’est ainsi plus possible de se fier aux seules dates qui figurent dessus. « L’humidité ambiante va avoir une influence sur le produit », ce qui doit inciter à faire preuve d’une plus grande vigilance… Et de « bon sens ». Odeur ou couleur suspecte peuvent ainsi – entre autres – alerter les consommateurs. Si vous achetez en vrac, il convient là aussi de vous adapter, puisque les céréales et autres aliments secs ne sont pas vendues avec un emballage protecteur.
Au total, la liste des produits consommables après plusieurs années se révèle assez importante. Café, chocolat, vinaigre, huile d’olives, pâtes, riz, céréales, lentilles ou biscuits sont autant de denrées qui peuvent sommeiller dans vos placards sans difficultés. Tout comme les conserves, à condition de s’assurer qu’elles sont restées parfaitement hermétiques.
En résumé, Laurent Laloux juge plutôt « louable » l’idée de repenser l’affichage des dates relatives à la consommation des aliments. Même s’il n’est « pas convaincu que ce soit un sujet central » dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. « Qui jette des paquets de pâtes ou de riz ? Ce n’est pas commun », conclut le représentant de l’Anses, qui plaide toutefois pour informer aux mieux les consommateurs et s’assurer qu’ils soient familiers des différences majeures entre les DLC et les DDM.
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