Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé être atteint d’un cancer de la vessie.
Pour le maire de Rouen, ces cancers sont plus nombreux dans sa région.
Nous nous sommes penchés sur cette question de santé publique.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
C’est au bout de trois ans de combat contre la maladie que Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé publiquement (nouvelle fenêtre) être atteint d’un cancer de la vessie. Dans son communiqué (nouvelle fenêtre) du 13 novembre, le maire socialiste de Rouen a dit vouloir faire de cette lutte personnelle une lutte politique et expliqué que « si certains cancers sont génétiques, d’autres sont le résultat d’une mauvaise santé environnementale : l’air, l’eau, l’alimentation, le régime physique. C’est une raison personnelle supplémentaire, je l’admets et l’assume, pour laquelle je me bats afin d’améliorer la qualité de vie dans notre agglomération ».
Une « exposition à des agents chimiques »
Le lendemain sur France inter (nouvelle fenêtre), l’élu a eu l’occasion d’aller au bout de sa pensée : « Le cancer dont je vous parle à ce jour, il n’est pas connu pour être d’origine génétique, il est plutôt connu pour avoir des causes environnementales. Et dans ma région comme dans d’autres, qui est une région populaire, ouvrière, industrielle, il y en a beaucoup plus de ces cancers, comme par hasard ». Au journal local Paris Normandie (nouvelle fenêtre), Nicolas Mayer-Rossignol a également précisé « qu’en Seine-Maritime, il y en a beaucoup plus, environ cinq fois plus, que dans le reste de la France ».
Dans la presse locale (nouvelle fenêtre), un médecin du CHU de Rouen appuie les propos du maire, avançant que « la Normandie est l’un des territoires les plus touchés en France, par le cancer de la vessie » et que le phénomène est « en lien avec l’industrie de la pétrochimie qui est importante ». Pour rappel, le cancer de la vessie est une maladie qui touche davantage les hommes que les femmes et qui survient « le plus souvent chez l’homme de plus de 50 ans ». L’Assurance-maladie reconnait par ailleurs (nouvelle fenêtre) qu’il peut être favorisé par des causes exogènes comme la « consommation de tabac » ou l’ »exposition à certains agents chimiques ». En 2018, 81% des nouveaux cancers de la vessie ont été diagnostiqués sur des hommes et 77% de ces cancers ont été mortels chez des patients masculins, selon Santé publique France (SPF).
14 départements du Sud très touchés
Que disent les chiffres par région ? Dans sa dernière étude phare de 2019, l’organisme de santé se penche sur le taux d’incidence et la mortalité d’une trentaine de types de cancers selon les régions et les départements français, de 2007 à 2016. S’agissant du cancer de la vessie, la Seine-Maritime ne figure pas parmi les plus représentés en termes d’incidence et de mortalité. Ce que nous confirme l’organisme, que nous avons contacté. Aucun département normand n’y est non plus.
« L’incidence est globalement plus élevée dans le Sud (Ariège, Pyrénées-Orientales, Var) et le Nord-Est (Meurthe-et-Moselle) avec au total 14 départements chez les hommes et chez les femmes qui ont une incidence estimée supérieure d’au moins 10% à la moyenne nationale », souligne l’étude.
En revanche, et c’est là que le maire de Rouen dit vrai, des régions ouvrières comme les Hauts-de-France sont plus touchées, s’agissant de la mortalité, que le reste du territoire. Ainsi, le département du Nord figure parmi les départements présentant une incidence de 10% supérieure à la moyenne nationale chez l’homme et une mortalité de 10% supérieure chez la femme.
Il est tout de même avéré que « le territoire normand bénéficie d’un moins bon environnement socioéconomique que le territoire national, ce phénomène étant maximal dans les départements de l’est de la Normandie », et que cet environnement défavorable « péjorait la survie des patients atteints de cancer, quelle que soit la localisation de ce dernier ». Mais, toujours selon SPF, « les cancers pour lesquels il existe une sur-incidence en Normandie sont des cancers de mauvais pronostic en particulier chez l’homme (poumon, lèvre-bouche-pharynx) ».
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