Mais qu’est-ce qui a pris à Susie Wiles, la « Dame de glace » de Donald Trump ? Vanity Fair a publié ce mardi 16 décembre un long portrait en deux parties de la cheffe de cabinet de la Maison-Blanche, dévoilant le contenu de onze entretiens réalisés au cours de l’année écoulée.
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Celle qui d’habitude préfère rester dans l’ombre est l’une des rares à être encore dans le cercle intime du milliardaire après autant d’années. Mais le contenu des interviews de Vanity Fair étonne au vu de ses critiques sur l’ensemble du cabinet et Donald Trump.
Au cours des onze entretiens, Susie Wiles a dressé auprès du journaliste Chris Whipple un portrait du président et de ses proches d’une franchise peu commune pour quelqu’un qui occupe cette position.
Trump, rancune tenace et « personnalité d’un alcoolique »
Au sujet du républicain, elle a confirmé qu’il instrumentalisait les poursuites pénales pour se venger de ses adversaires. Elle a même précisé qu’elle avait conclu un accord informel avec le président pour qu’il n’accorde pas plus de trois mois de son deuxième mandat à ses vengeances contre ses adversaires pour ensuite se concentrer sur ses priorités présidentielles. Ceci pour que sa présidence ne soit pas une campagne de représailles. Un accord qu’il n’a manifestement pas honoré.
Toutefois, selon Susie Wiles, Donald Trump ne pense pas « constamment » à se venger, mais « lorsqu’une occasion se présente, il la saisit ». « Dans certains cas, cela peut ressembler à une vengeance. Et il peut y avoir un peu de vengeance de temps en temps. Qui pourrait le blâmer ? Certainement pas moi », a-t-elle ajouté.
Elle a par ailleurs reconnu au cours de l’un des entretiens que le républicain avait menti lorsqu’il avait accusé l’ancien président Bill Clinton de s’être rendu sur l’île privée du prédateur sexuel Jeffrey Epstein. « Le président s’est trompé sur ce point », a-t-elle déclaré.
Quant à sa personnalité haute en couleur, la cheffe de cabinet dit pouvoir se servir de son expérience en tant que fille d’un père alcoolique pour s’en sortir auprès du président. « Les alcooliques fonctionnels, ou les alcooliques en général, ont une personnalité exacerbée lorsqu’ils boivent. Je suis donc un peu experte en personnalités fortes », a-t-elle déclaré. Bien que le milliardaire ne boive pas une seule goutte d’alcool, elle affirme qu’il a « une personnalité d’alcoolique » et qu’il est convaincu « qu’il est capable de tout. Absolument tout. »
Théorie du complot, génie sous kétamine et couteau dans le dos
Les proches du président en ont également pris pour leur grade. Selon Susie Wiles, le vice-président JD Vance « est un adepte des théories du complot depuis dix ans » et il n’a rallié Trump que pour des raisons de stratégie politique car il était candidat au Sénat.
Sur Elon Musk, pas de scoop, mais elle l’a qualifié de « personnage excentrique », consommateur « assumé » de kétamine, dont les agissements, parfois irrationnels, l’ont profondément choquée. L’homme le plus riche du monde a lui-même déclaré publiquement qu’il consommait régulièrement cette drogue. « C’est un drôle de spécimen, comme le sont souvent les génies, je crois. Ce n’est pas constructif, mais il est libre de ses choix », a-t-elle dit.
La cheffe de cabinet a également critiqué la procureure générale Pam Bondi, pourtant l’une de ses plus proches amies au sein du cabinet, selon le New York Times. Selon elle, elle a commis une grave erreur dans la gestion du dossier Epstein et n’a pas su gérer cette affaire comme il aurait fallu.
Trump confirme la critique de Susie Wiles
Susie Wiles a peut-être craint la réaction de Donald Trump puisqu’elle a pris les devants ce mardi en dénonçant un « pamphlet à charge ».
« L’article publié tôt ce matin est un pamphlet à charge, présenté de manière malhonnête, contre moi et le meilleur président, le meilleur personnel de la Maison Blanche et le meilleur cabinet de l’histoire. Des éléments de contexte importants ont été ignorés et une grande partie de ce que j’ai dit, ainsi que d’autres personnes, au sujet de l’équipe et du président a été omise. Après lecture, je suppose que cela visait à brosser un tableau extrêmement chaotique et négatif du président et de notre équipe », a-t-elle dénoncé.
Mais qu’elle se rassure, le locataire de la Maison Blanche, loin de s’en offusquer… a confirmé la critique de sa cheffe de cabinet. De façon surprenante, il a en effet déclaré ce mardi soir au New York Post avoir « une personnalité de type possessif et vulnérable à l’addiction. » Il a rappelé qu’il ne buvait pas du tout d’alcool, et ajouté : « J’ai souvent dit que si c’était le cas j’aurais de très fortes chances d’être alcoolique. » Il a estimé que sa directrice de cabinet était « fantastique », selon le tabloïd new-yorkais.
Avant cela, elle avait reçu les soutiens de Donald Trump Jr. et la porte-parole du président Karoline Leavitt sur X.
« La chef de cabinet Susie Wiles a aidé le président Trump à réaliser les onze premiers mois de mandat les plus réussis de toute l’histoire présidentielle américaine, a-t-elle écrit. Le président Trump n’a pas de conseillère plus importante ni plus loyale que Susie. L’ensemble de l’administration lui est reconnaissant pour son leadership constant et la soutient pleinement. »
Susie Wiles a intégré en 2016 l’équipe de campagne de Donald Trump mais ne l’avait pas suivi à la Maison Blanche. Elle a tout de même rempilé quatre ans plus tard pour la deuxième campagne présidentielle du magnat de l’immobilier, qui a été un échec. Elle a ensuite été nommée directrice de la campagne trumpiste en 2024.
D’après CNN, elle aurait accepté le poste de cheffe de cabinet après avoir eu l’assurance qu’elle aurait plus de contrôle sur qui pourrait le joindre dans le Bureau ovale. Mais du côté des idées, difficile d’y voir clair. Comme l’écrivait le New York Times dans son article paru en 2023, l’idéologie de celui qu’elle sert ne semble pas lui importer. Pas vraiment MAGA, elle ne fait pas partie des « élections deniers » (qui ne reconnaissent pas le résultat de l’élection 2020). Sans pour autant trouver qu’il avait tort de contester sa défaite.
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