- Près d’une soixantaine de pétroliers russes ont transité dans des ports français en 2025, révèle une enquête de Radio France.
- Ce pétrole brut est kazakh et passe par un port en Russie, constituant un nouveau moyen de contourner les sanctions russes.
- Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, fustige ce vendredi matin le mode opératoire et prévoit de nouvelles sanctions contre Moscou.
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Près d’une soixantaine de navires transportant du pétrole venant de Russie ont transité dans des ports français cette année. C’est ce que révèle l’Agence de vérification de l’information de Radio France vendredi 12 décembre. « C’est totalement inacceptable »
, fustige le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui n’a pas manqué de réagir ce matin sur franceinfo
.
La plupart d’entre eux ont trouvé leur point de chute à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), une quinzaine au port du Havre (Seine-Maritime). Mais l’entièreté de ces pétroliers ont eu le même point de départ : le port russe de Novorossiïsk, situé sur la côte russe de la mer Noire. Un point de connexion central pour les échanges de cette énergie, au cœur de l’économie russe. Tous transportent du pétrole kazakh, puisé en Russie pour ensuite être transportés en France.
Ce n’est pas nouveau
Ce n’est pas nouveau
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères
Ce type d’échange « n’est pas nouveau »
, concède le chef de la diplomatie française au micro de franceinfo. Mais cela ne l’empêchera pas de prendre des « décisions inédites, radicales pour mettre fin à ce contournement qui permet à la Russie de continuer à financer son effort de guerre »
, à l’image d’un « embargo sur le pétrole raffiné en provenance d’autres pays qui, eux, importent du pétrole brut de la Russie. »
« Il n’est pas question que, par une forme de blanchiment de raffinage du pétrole, on puisse, nous Européens, continuer indirectement à soutenir l’effort de guerre de la Russie »
, soutient Jean-Noël Barrot. Car avec cette nouvelle sanction, « ce sera évidemment infiniment plus compliqué pour le pétrole qui provient de ces pays qui, eux, continuent d’importer de la Russie »
vers l’Europe.
En effet, ce pétrole kazakh n’est pas soumis aux sanctions de l’Union européenne, contrairement à celui russe. Après son départ du Kazakhstan, le pétrolier transite vers un oléoduc, le Caspian Pipeline Consortium (CPC), détenu par la Russie à 40%. Cette dernière n’est pas lésée car grâce à ce contournement, Moscou continue à gagner de l’argent via des taxes, des dividendes et des contributions autour des transports, toujours selon l’enquête de
Radio France. Un nouveau tournant dans le pêle-mêle des sanctions russes.










