jeudi, mai 9

Plusieurs centaines de personnes ont participé, jeudi 21 mars, en Seine-Saint-Denis, à une marche blanche en hommage à Wanys R., 18 ans, mort à scooter le 13 mars dans une course-poursuite avec une voiture de police à Aubervilliers.

Organisé par la famille, le cortège est parti peu après 16 h 30 de la mairie de La Courneuve, ville dont était originaire l’élève de terminale. Il a abouti, deux heures et deux kilomètres et demi plus tard, sur les lieux de la collision.

Parti dans le silence, le cortège a fini par laisser exploser sa colère contre les forces de l’ordre, aux cris de « Police, assassins » ou de « Justice pour Wanys ».

« Il faut arrêter les bavures policières, il y en a beaucoup en ce moment », a déclaré à l’Agence France-Presse un jeune homme de La Courneuve âgé de 21 ans, fustigeant les « discriminations » de la police en Seine-Saint-Denis et appelant à changer les « procédures » de course-poursuite.

Face à une nuée de caméras, le frère aîné de Wanys R. a pris la parole juste avant le début de la marche. « Mon petit frère a été tué par la police, c’est cette police qui a décidé de lui ôter la vie injustement », a accusé le jeune homme, visage masqué sous des lunettes de soleil, casquette et masque chirurgical noirs. « Nous ne cherchons que la justice. Pas de violence, pas de débordement, ni de buzz, », a-t-il ajouté depuis les marches de la mairie.

« Jamais de justice »

Comptant des adolescents en nombre, la foule a marché derrière une banderole réclamant « Justice pour Wanys et Ibrahim », prénom du passager qui se trouvait sur le scooter conduit par le jeune homme mort.

Taïf, 17 ans, était scolarisée dans le même établissement que Wanys R. « Les policiers ont banalisé [le fait] de tuer les gens comme ça, les jeunes », a affirmé la lycéenne. « On n’a jamais de justice pour les morts », a abondé une de ses amies à ses côtés.

Dimanche soir, quatre jours après la mort de Wanys R., plusieurs dizaines d’individus ont tiré des mortiers d’artifice et jeté des projectiles sur le commissariat de La Courneuve. Sur les neuf interpellés au cours de cette attaque, six personnes dont deux mineures seront jugées en procès, a annoncé jeudi le parquet de Bobigny.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés La multiplication des « refus d’obtempérer », une réalité aux causes diverses

Le 13 mars en début de soirée, un scooter monté par les deux jeunes de La Courneuve était poursuivi par la police après un refus de contrôle. Dans une avenue d’Aubervilliers, le deux-roues a été heurté par un véhicule d’une brigade anticriminalité (BAC) appelé en renfort, qui arrivait en sens inverse. Une vidéo largement relayée sur Internet montre la voiture de police faire un brusque écart lorsqu’un véhicule est sorti d’un bas-côté devant lui et s’est retrouvé sur sa trajectoire. Elle s’est déportée alors sur la voie de circulation inverse où elle a percuté le scooter arrivant en face. Dans le choc, Wanys R. a été tué et son passager blessé.

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences

Découvrir

Selon la version des policiers et les premiers éléments de l’enquête communiqués par le parquet, la collision relève de l’accident, mais la famille de la victime accuse les forces de l’ordre d’avoir « volontairement » percuté le scooter.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version