Dans les marais de Brière, en Loire-Atlantique, des couteliers ont décidé d’exploiter une richesse locale.
Les manches de leurs couteaux sont faits d’un bois étonnant, issu d’une forêt de chênes oubliés qu’il faut aller chercher à la force des bras.
Dans le marais de Grande Brière, entre les canaux, se cache une chasse au trésor. Un trésor enfoui sous une lande tourbeuse depuis des centaines de siècles. Chaque année, munie d’autorisations légales, une équipe sonde le sol avec des grandes aiguilles, en quête du précieux butin. Cette chose si convoitée, c’est le morta.
Un travail très physique qui exige de la patience
Aussitôt, l’équipe creuse le sol sur près de deux mètres de profondeur et dégage le tronc, un bois fossile qui servira à faire des manches de couteaux. Il faut une après-midi entière pour extraire ce beau bébé de 17 mètres. Chaque année, les jeunes couteliers en déterrent ainsi une vingtaine pour alimenter leur production de couteaux, après un séchage de trois ans.
Après rebouchage du trou, retour à l’atelier, où les troncs fossiles arrivent en planches. Seul le cœur du bois est utilisé. Toutes les parties fissurées vont au rebut, autrement dit les trois quarts du tronc. Un gabarit aide à sculpter la forme du manche, un travail au millimètre près. Après avoir inséré la lame dans son fourreau de métal, l’artisan ajuste le manche et teste.
Plus de détails dans la vidéo en tête de cet article.