Après des semaines de tension, l’ambiance « s’apaise » au Collège de France. La professeure qui fait part de cette impression préfère s’exprimer anonymement et elle n’est pas la seule : dans l’ensemble, les personnes interrogées s’abstiennent de commenter trop ouvertement les remous inédits provoqués par l’annulation d’un colloque sur la Palestine, prévu les 13 et 14 novembre. Comme s’il s’agissait de conserver une unité, même fragile et traversée de désaccords, à l’intérieur du cercle restreint des titulaires de chaire.
Au nombre de 47, ces professeurs élus par leurs pairs pour enseigner « le savoir en train de se constituer » savent que le rayonnement d’un établissement vieux de cinq siècles repose sur leurs épaules. Thomas Römer, son administrateur, s’est, quant à lui, désisté d’un rendez-vous convenu avec Le Monde, préférant le reporter à un moment où « les choses se seront un peu calmées ». « Les choses », autrement dit les indignations soulevées par le colloque, puis par sa déprogrammation.
Intitulé « Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », cet ensemble de conférences était coorganisé par Henry Laurens, titulaire de la chaire Histoire contemporaine du monde arabe, au Collège de France, et par le Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep), qui a finalement accueilli le symposium dans ses locaux parisiens. Au menu, des spécialistes de l’histoire du Moyen-Orient, français et étrangers, mais aussi des personnages publics tels que l’ancien premier ministre Dominique de Villepin (2005-2007) et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés.
Absence de collégialité
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