Comment un Français a-t-il pu être placé sous OQTF? C’est une question que soulève l’enquête après l’attaque au couteau dans le métro parisien ce samedi 27 décembre. L’assaillant présumé, un homme de 25 ans d’origine malienne, est sous obligation de quitter le territoire français depuis 2023, une mesure administrative d’éloignement réservée aux étrangers. Dans ce cadre-ci, il a été placé un temps en centre de rétention administrative.
Pourtant, une perquisition au domicile du suspect a révélé un passeport français, à son nom. Selon les informations de BFMTV, l’homme a été naturalisé français à 18 ans, en 2018. Des vérifications sont encore en cours pour confirmer l’identité de l’assaillant présumé et, auquel cas, comprendre comment les autorités ont voulu expulser un Français du territoire national.
De nombreuses questions soulevées
Selon le ministère de l’Intérieur, le suspect, connu des services de police pour des faits de destruction de biens sous l’emprise de stupéfiants et déjà condamné en janvier 2024 pour vol aggravé et agression sexuelle, n’a jamais évoqué au cours de ces différentes procédures sa nationalité française. Même chose lors de sa garde à vue pour avoir poignardé trois femmes sur la ligne 3 du métro parisien lors du dernier week-end de 2025.
Cette dernière garde à vue a par ailleurs été levée en raison de son état de santé jugé « incompatible ». Des troubles psychiatriques ont été relevés, pouvant peut-être expliquer pourquoi l’homme n’a jamais fait état de sa nationalité française aux autorités ces dernières années. Le suspect est actuellement au sein d’une infirmerie psychiatrique.
Malgré son mutisme apparent sur sa situation, difficile de comprendre également comment les autorités judiciaires et administratives sont tout de même passées à côté de la nationalité du jeune homme lorsqu’elles l’ont condamné en janvier, en tant que Malien, et lorsqu’a été prononcée une mesure d’expulsion à son encontre.
Le discernement du suspect à l’étude
Le cas de cet homme pose en effet des questions sur l’interconnexion des fichiers administratifs.
« Jusqu’alors cette personne n’avait pas de documents, donc il était difficile pour nous de dire qu’il était possiblement de nationalité française », s’est expliquée Marie-Pierre Vedrenne, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur sur RTL ce lundi 29 décembre.
Au-delà des défaillances manifestes sur l’identité de l’assaillant présumé de l’attaque au couteau dans le métro parisien, l’enquête autour de cet acte reste en cours, notamment pour déterminer si une réponse judiciaire va être possible.
S’il est établi que le suspect ne possédait pas son discernement au moment du passage à l’acte, l’homme ne sera pas jugé mais placé en unité pour malades dangereux.
Article original publié sur BFMTV.com











