Roland Lescure est un homme raisonnable, il n’espérait probablement pas convaincre l’auditoire réuni mercredi soir salle Gaveau, dans le 8e arrondissement parisien. Le ministre de l’économie et des finances s’était déplacé dans ce lieu de spectacle voisin de l’Elysée, plus habitué aux concerts de musique classique qu’aux colloques économiques, pour écouter et tenter de répondre à la « colère » d’un tout nouveau mouvement patronal, le collectif Trop c’est trop, formé par 2 000 signataires d’une tribune-pétition publiée le 6 novembre dans L’Express pour dénoncer la « dérive fiscale » des débats budgétaires au Parlement.
Un public clairsemé d’une centaine d’entre eux, en grande majorité des hommes, a accueilli le ministre sans sifflets ni huées, lui accordant même des applaudissements polis mais rapides. « Je comprends votre colère », leur a dit d’emblée M. Lescure, qui les a prévenus que le prochain budget « ne sera pas parfait » et même qu’il « risque d’être littéralement improductif ». Mais le ministre souhaite qu’il soit voté « pour qu’on puisse tourner la page » et « passer à la bataille à l’échelle européenne pour protéger nos entreprises de la concurrence déloyale chinoise ». « L’incertitude politique conduit à de l’attentisme économique néfaste pour les investissements, il faut casser cette incertitude ! », a-t-il ajouté.
Il vous reste 64.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.















