- Ce vendredi, la France annonce mettre en œuvre une nouvelle doctrine pour lutter contre l’immigration clandestine entre l’Hexagone et l’Angleterre.
- Paris débutera « prochainement » des « opérations de contrôle et d’intervention » en mer de petits bateaux cherchant à embarquer des migrants.
- Des mesures réclamées par le gouvernement britannique qui appelait Paris à faire davantage pour lutter contre « ce fardeau partagé ».
Plus de 39.000 personnes ont traversé la Manche à bord de petites embarcations pour arriver sur les côtes anglaises depuis le début de l’année, soit plus que sur la totalité de 2024. Pour renforcer la lutte contre cette immigration clandestine entre la France et l’Angleterre, Paris va débuter « prochainement »
des « opérations de contrôle et d’intervention »
en mer de petits bateaux cherchant à embarquer des migrants vers l’Angleterre, a déclaré vendredi 28 novembre la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, confirmant des informations du journal Le Monde
.
Paris peine à trouver la parade face aux « taxi-boats »,
un mode d’action des passeurs consistant à faire partir une embarcation d’un point éloigné des zones de rassemblement pour ensuite récupérer des passagers sur le rivage, directement dans l’eau, avant de poursuivre leur route vers l’Angleterre. Les conventions internationales limitent en effet strictement les interventions en mer, sauf pour porter secours.
La pression de Londres envers Paris
Les nouvelles opérations de contrôle et d’intervention, qui seront confiées à la gendarmerie maritime, « comportent des dispositions prenant en compte la primauté de la sauvegarde de la vie humaine »,
a assuré la préfecture maritime (Prémar). Elles sont prévues en amont de l’embarquement de passagers, pour ne pas mettre leurs vies en péril, a précisé à l’AFP un porte-parole de la Prémar.
Ce changement de doctrine, en gestation depuis plusieurs mois, s’est engagé sous les pressions de Londres. Le Premier ministre britannique avait notamment adressé à la mi-novembre un courrier à Emmanuel Macron pour lui demander de faire davantage contre « le fardeau partagé »
de la migration irrégulière, a révélé Le Monde
. Keir Starmer exhortait le président français d’appliquer « dès ce mois-ci »
la nouvelle doctrine d’interception des canots en mer promise par Paris. Il proposait même de fournir à la France des « ressources et des équipements supplémentaires pour empêcher les départs ».
« Si nous n’arrivons pas à (…) résoudre cette crise ensemble, ceux qui nous suivront essaieront de le faire à notre place. Ils choisiront peut-être un chemin très différent, en rompant avec les traités, les conventions et la coopération internationales, et en opposant les nations les unes aux autres. Cette politique (…) entraînerait le continent européen sur un chemin très inquiétant »
avait alerté Keir Starmer dans son courrier.
Sous pression de l’extrême droite, le gouvernement travailliste britannique a justement annoncé ce mois-ci une réforme pour durcir sa politique d’asile et d’immigration, espérant ainsi décourager les arrivées irrégulières de migrants sur ces « small boats »
, qu’il peine à endiguer. Selon un décompte de l’AFP, au moins 27 migrants sont morts cette année lors de ces dangereuses tentatives de traversées clandestines de la frontière franco-britannique.









