Chaque chose en son temps. Les droits de diffusion de la Coupe du monde de football de 2026 avaient beau être dans toutes les têtes, mercredi 6 mars lors de la présentation du « plan d’accélération de la stratégie streaming de M6 », pas question pour Nicolas de Tavernost ni aucun autre membre de la direction de la chaîne de confirmer que M6 vient bien de les rafler au nez et à la barbe de TF1. « Ecoutez RTL demain à 8 h 20 », s’est contenté de glisser, le sourire gourmand, le président du directoire de M6 aux journalistes, qui le pressaient de lever ce qui n’est plus tout à fait un secret.
Une petite confidence distillée en marge de la dernière présentation de projets de celui qui passera les manettes à son patron de la publicité, David Larramendy, le 23 avril. Nicolas de Tavernost avait réuni les vedettes et cadres du groupe M6, les annonceurs et les journalistes dans un « haut lieu du clubbing parisien » (dixit son site Internet), situé au sous-sol du Palais de Tokyo, pour « finir le travail » et inscrire « son » groupe dans un avenir sans lui.
En levant le voile sur sa « stratégie streaming » pour les prochaines années, M6 poursuit un mouvement qu’elle a amorcé en France, puisque c’est elle qui, la première, a proposé ses programmes à la demande, par le biais de M6 Replay, en 2008. Celle qui s’est muée en 6play en 2013 deviendra, à la mi-mai, M6+, la plate-forme de streaming gratuit.
Dix mille heures de programmes inédits
Objectifs de l’opération : doubler le catalogue de contenus, pour atteindre les 30 000 heures disponibles, multiplier par deux la consommation des programmes à la demande pour passer de 518 millions d’heures visionnées en 2023 à un milliard, et, enfin, tripler les revenus issus de ce mode de diffusion d’ici à 2028.
A 200 millions d’euros, contre 74 millions aujourd’hui, ils représenteraient « 20 % environ du chiffre d’affaires du groupe », a estimé David Larramendy, endossant pour la première fois en public les habits (bleu marine) du patron. Modestement, encore. « Tu resteras peut-être pas trente-sept ans, l’a d’ailleurs taquiné Nicolas de Tavernost, qui aura accompagné M6 pendant autant d’années. J’ai calculé, ça ne marche pas ! » (David Larramendy a 49 ans).
L’Euro 2024 de football, dont la chaîne diffusera treize matches (incluant la finale, en juillet), sera l’occasion de découvrir l’éventail des fonctionnalités (300 en tout) de M6 +, à commencer par la « data visualisation », la notation des joueurs, la participation à des quiz, etc.
Du côté des programmes, le panel des propositions excède largement le catalogue des émissions qui ont fait la réputation de la chaîne. Au total, ce sont 10 000 heures de programmes inédits auxquels les utilisateurs auront accès. A titre d’exemples : de l’information parfois fausse, avec un « JT du Gorafi », du nom de ce site d’actualité parodique et désopilant ; la « MMA Academy », un télécrochet destiné à dénicher les futurs grands noms français de ce sport de combat ; des séries réalité, grâce à un partenariat avec NBC Universal, détentrice notamment des aventures de « L’Incroyable Famille Kardashian », la série en 280 épisodes consacrée au quotidien des familles Kardashian et Jenner.
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