Deux assaillants habillés de noir et masqués ont ouvert le feu, dimanche 28 janvier, peu avant midi, durant la messe, dans l’église catholique Santa Maria à Istanbul, faisant un mort. Tous deux ont été appréhendés dans la soirée, a annoncé le ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya. Il s’agit de deux citoyens non turcs, l’un des suspects venant de Russie et l’autre du Tadjikistan. Peu avant leur arrestation, une revendication de l’attaque par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a été publiée sur son canal régulier, l’agence Amaq, et le réseau social Telegram.
Dans un premier temps et au vu des images vidéo d’une caméra de surveillance située à l’intérieur de la paroisse, les autorités turques avaient estimé que l’attaque semblait viser une personne en particulier plutôt que l’église Santa Maria, située dans le quartier Sariyer, le long du Bosphore, sur la rive européenne de la mégapole. Sur une autre caméra, placée devant le porche, on pouvait distinguer deux hommes encapuchonnés, portant des masques noirs, des lunettes de soleil et les mains dans les poches se dirigeant vers l’entrée de l’église.
« Après le second coup de feu, l’arme s’est enrayée et les assaillants ont pris la fuite, a expliqué à la presse le maire du quartier, Sukru Genç. A ce moment-là, tout le monde était couché sur le sol. Il y avait entre 35 et 40 personnes à l’intérieur. » L’attaque n’a fait aucun blessé, selon le gouverneur d’Istanbul, Davut Gül. Le consul général de Pologne à Istanbul, Witold Lesniak, et ses enfants assistaient à l’office religieux.
« Période sensible »
Le maire a précisé que la personne tuée était un habitué des lieux, « un citoyen originaire de Bayburt [nord-est du pays] et de confession musulmane ». Il s’agirait de Tuncer Cihan, 52 ans, a annoncé dans la journée le ministre de l’intérieur. Selon son neveu, cité par la presse turque, la victime était « à la retraite et légèrement handicapé mental ». En fin de journée, les autorités ont imposé une interdiction de retransmission des images de l’attaque.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a présenté ses condoléances. Le pape François a condamné l’attaque et exprimé, de Rome, sa « proximité » avec la communauté de cette église. L’attaque survient plus d’une semaine après une rencontre à Istanbul entre M. Erdogan et la première ministre italienne, Giorgia Meloni.
« Nos forces de sécurité mènent une enquête à grande échelle sur cette affaire, a déclaré Omer Celik, le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP), la formation au pouvoir, ajoutant : Ceux qui menacent la paix et la sécurité de nos citoyens n’atteindront jamais leurs objectifs. » Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a lui affirmé : « Nous traversons une période sensible, tant au niveau national qu’international. (…) Nous n’accueillerons jamais dans notre ville ceux qui visent notre unité et notre paix en attaquant des lieux de culte. »
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