Le gouvernement a présenté vendredi un plan pour améliorer la circulation des trains sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand.
Les retards de plus de 3 heures seront systématiquement remboursés en totalité.
Des mesures de débroussaillage, d’effarouchement des animaux et de locomotives supplémentaires sont également prévues.
Le 19 janvier dernier, le train Intercités 5983, parti à 18h57 de Paris est arrivé à Clermont-Ferrand peu après 6h du matin le 20 janvier. Soit plus de sept heures de retard pour les 700 passagers par une nuit de grand froid. Dans la foulée, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait demandé à la SNCF « un plan d’actions à très court terme » pour améliorer le trafic. Celui-ci a été présenté vendredi et prévoit un investissement de 1,2 milliard d’euros sur la ligne.
La prise en charge des passagers va être améliorée en cas d’incident. Des bouteilles d’eau et coffrets repas seront automatiquement distribués dès qu’un retard dépasse deux heures. Ensuite, ils seront mieux indemnisés : le remboursement des retards de plus de trois heures sera systématiquement pris en charge à hauteur de 100%, contre 75% pour les autres lignes dans les mêmes conditions.
27 retards de plus de 3 heures en 2023
Ce remboursement pourra aller jusqu’à 200% du prix du billet en cas de perturbation prolongée : c’est le cas par exemple pour les passagers du 19 janvier. Un dédommagement spécifique est également prévu pour les abonnés, a précisé la SNCF Voyageurs vendredi.
Car sur cette ligne, « les grands retards », supérieurs à 60 minutes, sont réguliers et augmentent : 16 retards de plus de 3 heures en 2022, contre 27 en 2023. Soit une heure de retard de plus de 3 heures tous les 15 jours en moyenne et un retard de plus d’une heure tous les trois jours en moyenne. Parmi les causes : 60% de causes externes (intempéries, heurts de gibier, accident de personnes, vol de câbles, etc.), 18% d’interactions avec les autres entreprises ferroviaires (pannes d’un train fret), 14% de pannes de locomotives et 8% de causes réseau (défaillance d’installations).
Une convention signée avec les chasseurs
Ensuite, pour s’attaquer aux problèmes de fond, les incidents à répétition, des investissements vont être faits sur la ligne, notamment pour débroussailler et pour poser des clôtures. Objectif : éviter les chutes d’arbres, mais aussi les incidents avec la faune sauvage. Ce plan a un budget spécifique supplémentaire : 7,1 millions d’euros en 2024 puis 10 millions d’euros sur la période 2024-2026.
Une convention va être passée avec la Fédération de chasse de la Nièvre « pour éviter que les zones limitrophes des chemins de fer soient des zones de prédilection pour le gibier« , précise la SNCF Réseau. Concrètement, il s’agit notamment de modifier les pratiques d’agrainage (qui consiste à déposer des grains pour attirer les animaux pour les chasser).
Quant aux pannes – panne électrique ou panne des locomotives -, il s’agit, pour la SNCF, de faire de la « maintenance prédictive plutôt que de la maintenance curative ». « Nous allons accélérer le plan de fiabilisation des locomotives et 100% d’entre elles seront traitées d’ici à la fin de l’année 2024 », précise la SNCF Réseau. « Nous allons renforcer le système de détection à distance de défaillance électronique, de puissance des moteurs, mais aussi le télédiagnostic pour détecter des pannes avant qu’elles ne se produisent.«
Là aussi, concrètement, une locomotive de réserve sera stationnée au centre de la ligne, à Nevers, pour intervenir plus rapidement en cas de problème. « Elle roulera tous les soirs pour accompagner le dernier train vers Paris et raccompagner celui vers Clermont pour que l’on puisse bénéficier d’une rapidité d’intervention pour secourir les derniers trains en cas de problème« , explique la SNCF Réseau. Une locomotive roulant au diesel sera également disponible en cas de problème électrique sur la ligne. La totalité des conducteurs des Intercités seront par ailleurs formés sur l’itinéraire alternatif de la ligne qui passe par Vierzon.