Après les annonces de Gabriel Attal, les syndicats agricoles majoritaires ont appelé à la levée des barrages sur les routes.
Plusieurs blocages ont déjà commencé à être levés ce jeudi soir, comme sur l’A4, l’A6 et l’A81.
Dans l’Essonne, les agriculteurs sont prêts à partir, à condition que le gouvernement mette par écrit ses promesses.
Du foin et des pneus déversés sur la route : c’est le cadeau d’adieu des agriculteurs qui bloquaient la frontière franco-belge, il y a encore quelques heures. Cinquante tracteurs ont rebroussé chemin ce jeudi après-midi, croyant à la troisième salve de promesses faites par Gabriel Attal.
Le Premier ministre a notamment annoncé un renforcement des lois Egalim qui visent à empêcher que les producteurs ne fassent les frais de la guerre des prix féroces entre supermarchés, une « pause » dans la réduction des produits phytosanitaires ou encore 150 millions d’euros en soutien fiscal et social aux éleveurs, faisant passer l’enveloppe dédiée à l’agriculture depuis les premières annonces à 400 millions d’euros.
« Pour l’instant, c’est des paroles, on verra le concret, ce que ça donne », a confié un agriculteur. « On est dans la bonne ligne, je pense qu’on va arriver au bout de la mobilisation », a estimé un autre.
Les tracteurs venus d’Agen ont repris la route
Après ces annonces, les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs ont appelé à suspendre des blocages, mais ils ont prévenu : « personne ne doit considérer que c’est terminé ce soir, le mouvement se transforme, nous allons aller travailler dès lundi pour voir si les annonces du Premier ministre, c’est du toc ou si réellement sérieusement on peut faire avancer la simplification ».
Résultat : quelques heures après cette déclaration, la carte de France des blocages a commencé à évoluer. Les agriculteurs ont quitté le pont de Cheviré à l’ouest de Nantes, le barrage qui coupait l’A6 au niveau du grand péage de Villefranche-sur-Saône au nord de Lyon, et ont commencé à plier les tentes sur l’A4 en Île-de-France. La FDSEA Mayenne a annoncé la levée d’un blocage sur l’A81 reliant Le Mans à la Bretagne.
Même les 250 tracteurs partis d’Agen à destination de Rungis et dont une partie a été bloquée par les gendarmes sur les ponts de la Loire ont repris la route vers le Sud-Ouest. Mais pour une partie d’entre eux avec une certaine amertume. Ils espèrent désormais des avancées au niveau européen. « On a besoin d’accords au niveau national mais aussi au niveau européen, sinon on n’avancera pas et on ne résoudra pas tous nos problèmes », abonde l’un d’entre eux.
Plusieurs barrages restent en place ce jeudi soir, comme à Chilly-Mazarin (Essonne) où les agriculteurs se disent prêts à lever le camp, à condition que le gouvernement leur transmette ses promesses par écrit, ce que Matignon à commencer à faire.