CHRONIQUE
En américain, le mot trash s’est élevé bien au-dessus de son humble sens littéral d’« ordure ». Le terme péjoratif qui désignait la « télé-poubelle » (trash TV) ou les moins favorisés des habitants blancs du Sud (white trash) est devenu un adjectif qui s’emploie pour les plaisirs coupables : on dit « I’m trash for The Secret Lives of Mormon Wives », par exemple, pour revendiquer son addiction à une forme de distraction peu considérée.
Surfant sur cette auto-indulgence, deux séries se disputent les appétits les moins avouables du public des plateformes, The Hunting Wives sur Canal+ et All’s Fair sur Disney+. La coïncidence est d’autant plus remarquable que toutes deux habillent (à peine) leurs turpitudes d’un cache-sexe féministe. Et surtout que la comparaison entre la petite série sans stars créée par une scénariste certes chevronnée mais peu connue (Rebecca Cutter, à qui l’on doit Hightown, disponible en ce moment sur Netflix) l’emporte haut la main sur la production de Ryan Murphy, qui signe ici sans doute la pire de ses innombrables séries.
The Hunting Wives, qui se situe au Texas, dans les milieux pétroliers et MAGA, fait preuve de plus d’astuce dans sa représentation de la dépravation qu’All’s Fair, qui met en scène un cabinet d’avocates (Kim Kardashian, Naomi Watts et Glenn Close) de Los Angeles spécialisé dans les procédures de divorce.
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