- Ce jeudi, Emmanuel Macron préside la cérémonie de panthéonisation de Robert Badinter.
- Remontée du cortège rue Soufflot, lecture d’un texte de Victor Hugo, chanson de Julien Clerc… Voici comment va se dérouler l’hommage à l’ancien garde des Sceaux.
Il s’agira de la 5ᵉ panthéonisation sous les mandats d’Emmanuel Macron, après Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker, le couple Manouchian, et avant celle prévue mi-juin de l’historien et résistant Marc Bloch. Ce jeudi 9 octobre, l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter, qui promulgua la loi d’abolition de la peine de mort en 1981, entrera à son tour au Panthéon.
L’Élysée a fait savoir que l’ancien juriste, décédé en février 2024, serait honoré pour « trois raisons majeures »
: son combat contre la peine de mort, son incarnation de l’État de droit, et la « mémoire »
qu’incarne celui dont le père fut « victime de l’antisémitisme et du nazisme »
. Seront aussi abordés ses combats pour la dépénalisation de l’homosexualité, l’abolition des tribunaux d’exception et des lois liberticides comme la loi anti-casseurs.
Les célébrations débuteront dès le mercredi, par une veillée funèbre organisée au Conseil constitutionnel, juridiction que Robert Badinter présida de 1986 à 1995. Le public pourra se recueillir devant son cercueil à partir du mercredi 8 octobre en fin d’après-midi, jusqu’à minuit ou 1h du matin, puis de nouveau le 9 octobre à partir de 10h, jusqu’à 15h ou 16h.
Une cérémonie « sobre » et « solennelle »
La cérémonie du 9 octobre, « voulue par tout le monde la plus sobre et la plus solennelle possible »
selon les mots de l’Élysée, à laquelle « a été très étroitement associée »
la veuve de l’ex-ministre Elisabeth Badinter, débutera aux alentours de 19h et devrait durer une heure. Elle suivra le scénario traditionnel des cérémonies de panthéonisation en débutant par une remontée du cortège et du cercueil rue Soufflot, où le public est attendu en nombre.
Elle « permettra d’évoquer les trois temps forts qui ont rythmé la vie de Robert Badinter »
, évoqués ci-dessus, et sera « scandée par des intermèdes musicaux »
de « compositeurs que Robert Badinter affectionnait particulièrement »
, notamment Schubert. Puis le cercueil sera accueilli par le président de la République sous la nef du Panthéon – Emmanuel Macron prononcera un discours de 15 à 20 minutes – avant d’être installé dans le caveau qui est celui des révolutionnaires de 1789, où reposent déjà Condorcet, l’abbé Grégoire et le mathématicien Monge.
Un texte d’Hugo choisi par Elisabeth Badinter
L’un des « temps forts »
de la cérémonie sera l’intervention de Julien Clerc pour interpréter « une version revisitée »
de « la chanson qu’il avait consacrée à la lutte pour l’abolition de la peine de mort, ‘L’assassin assassiné' »
. Seront également lus des passages de plaidoiries de Robert Badinter et un texte de Victor Hugo, auteur du ‘Dernier jour d’un condamné’, et défenseur lors de son passage au Sénat de l’abolition de la peine de mort.
« Il y a un texte très précis qu’Elisabeth Badinter a choisi et qui sera inséré dans la cérémonie, qui sera lu par Guillaume Gallienne »
, a précisé l’Élysée. Un texte qui, de manière « assez prophétique, évoque celui qui finira par obtenir l’abolition de la peine de mort et lui rend hommage par avance »
. Sur la façade du Panthéon, un « mapping » (une fresque vidéo projetée sur le bâtiment) viendra clôturer la cérémonie. « Une œuvre graphique tout à fait exceptionnelle »
, a assuré l’Élysée.
Concernant la liste des invités, l’entourage d’Emmanuel Macron a indiqué qu’ont été conviés « tous ceux qui relèvent du protocole républicain, à savoir anciens présidents de la République, présidents des assemblées, ministres, représentants des groupes au Parlement français et européen »
. Alors que l’an dernier Elisabeth Badinter n’avait pas souhaité que les élus RN et LFI participent à l’hommage national rendu à son mari, qu’en sera-t-il cette fois-ci ? « Je pense qu’elle n’a pas changé de jurisprudence »
, a confié le conseiller du président de la République aux journalistes.











