C’était en janvier 2022. Le lundi 10, Philippe Varin, ancien patron du constructeur automobile PSA, remettait aux ministres chargées de l’écologie et de l’industrie, Barbara Pompili et Agnès Pannier-Runacher, un rapport sur la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières minérales. L’industrie s’inquiétait de l’envolée des prix et de sa dépendance à la Chine pour ce qui concerne les terres rares et autres matériaux critiques nécessaires à l’électrification de l’économie.
Dans la foulée, un plan d’action était annoncé avec la création d’un fonds d’investissement minier. Des initiatives similaires ont ensuite été lancées en Allemagne et en Italie. Quatre ans plus tard, l’Europe est toujours aussi dépendante de la Chine et la Commission européenne a présenté, mardi 3 décembre, un plan pour y remédier. Quelle leçon peut-on tirer du dispositif français imaginé dès 2022 ?
Confié à un gestionnaire privé, InfraVia, spécialiste des investissements en infrastructures, le fonds pour les métaux critiques est créé en 2023, donc. « Nous passons d’une économie basée sur le carbone à une économie basée sur les métaux », annonce InfraVia, qui veut préparer « un changement de paradigme dans la demande de métaux spécifiques tels que le lithium, le nickel, le cuivre, les terres rares et le graphite » et « mettre en service des capacités de production, de raffinage et de recyclage supplémentaires au cours des prochaines décennies ». Indispensable à mesure que l’étau chinois se resserre, avec la mise en place par Pékin d’un système de licences d’exportation, qui lui permet de contraindre les industriels européens ou américains.
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