Le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin était l’invité de Darius Rochebin ce dimanche sur LCI.
Il a notamment proposé de supprimer l’accord permettant aux dirigeants algériens de venir en France sans visa.
Une mesure qu’il entend réserver à ceux « qui ont la position de décision d’humiliation ».
Gérald Darmanin intransigeant. Interrogé ce dimanche par Darius Rochebin sur LCI, le nouveau ministre de la Justice a annoncé vouloir « supprimer » l’accord intergouvernemental franco-algérien datant de 2013 qui permet à la nomenklatura algérienne de « venir en France sans visa pour pouvoir circuler librement« , dans le contexte d’aggravation des tensions entre les deux pays.
« Toucher les dirigeants qui ont la position de décision d’humiliation, comme l’a évoqué le ministre de l’Intérieur, ça me parait plus intelligent, plus efficace et ça peut se faire très rapidement« , a développé le garde des Sceaux, précisant que cette « mesure de rétorsion » ne toucherait pas « les 10% de nos compatriotes qui ont des liens de sang, de sol, de culture, y compris les Pieds-Noirs« .
L’Algérie doit respecter la France, la France doit respecter l’Algérie
L’Algérie doit respecter la France, la France doit respecter l’Algérie
Gérald Darmanin
Déjà tumultueuses, les relations entre l’Algérie et la France se sont envenimées ces derniers jours avec l’arrestation à Montpellier d’un influenceur algérien de 59 ans, « Doualemn », après une vidéo litigieuse sur TikTok. Mis dans un avion jeudi pour l’Algérie, il a été renvoyé en France le soir-même. Sa rétention a été prolongée de 26 jours ce dimanche par un juge.
Samedi, le ministère algérien des Affaires a jugé cette expulsion « arbitraire et abusive« , rejetant les accusations françaises « d’escalade » et « d’humiliation « . « C’est un pays souverain qui entend le dire et ils ont raison, nous devons les respecter« , juge Gérald Darmanin. « Mais ils doivent nous respecter aussi. L’Algérie doit respecter la France, la France doit respecter l’Algérie. »
Autre point de discorde entre les deux pays : l’affaire Boualem Sansal. Mi-novembre, l’auteur naturalisé français a été arrêté à l’aéroport d’Alger, les autorités lui reprochant une interview reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
Poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions », il risque la prison à perpétuité. « Il doit retrouver la liberté le plus rapidement possible, l’Algérie je pense s’honorerait de le libérer », a estimé le garde des Sceaux sur LCI.