La police nationale connaît déjà son premier deuil de 2025. Un policier de la brigade anticriminalité de Saint-Quentin (Aisne) s’est suicidé, dimanche 5 janvier, avec son arme de service. En 2024, ils étaient 53 (26 gendarmes et 27 policiers) à s’être ainsi donné la mort. Si les institutions déplorent ce sinistre bilan, elles trouvent de l’espoir dans son évolution : hormis 2020, année pendant laquelle les suicides ont globalement diminué dans la société, jamais le ministère de l’intérieur n’avait enregistré un chiffre aussi bas depuis au moins vingt ans.
Conséquence des actions entreprises depuis plusieurs années pour répondre au problème ? « Nous devons rester humbles et modestes dans l’évaluation de nos mesures », tempère le colonel Gaël Ronde, sous-directeur adjoint de l’accompagnement du personnel de la gendarmerie nationale. S’il est trop tôt pour voir dans le bilan de 2024 une évolution structurelle, il reste bien loin de la dramatique année 2019, au cours de laquelle 21 gendarmes et 59 policiers s’étaient donné la mort.
« On a connu de véritables pics, qui ont d’ailleurs suscité des prises de conscience ; le plus important, en 1996, a donné lieu à la création de notre service », resitue Catherine Pinson, cheffe du service de soutien psychologique opérationnel (SSPO), constitué de psychologues cliniciens disséminés sur le territoire français. Les militaires ont, eux, dû attendre 1998 pour bénéficier des premières interventions de spécialistes du dispositif d’accompagnement psychologique (Dapsy).
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