Régulièrement dénoncé pour promouvoir la mode ultra-éphémère, Shein a été signalé à la justice française pour la commercialisation de poupées sexuelles à caractère pédopornographique, qui ont été retirées de sa plateforme selon le géant de l’e-commerce asiatique.
Quelques jours avant l’ouverture par Shein de son premier magasin physique pérenne à Paris, la Répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé samedi avoir signalé à la justice la vente de « poupées sexuelles d’apparence enfantine » après avoir constaté leur présence sur le site d’e-commerce.
« Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus », indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes dans un communiqué.
Les faits ont été signalés « immédiatement » au procureur de la République, ainsi qu’au régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom.
Selon une source au ministère de l’Economie, le dossier est dans les mains du parquet de Paris. Contacté par l’AFP, ce dernier n’a pas répondu dans l’immédiat.
Le ministre du Commerce, Serge Papin, a indiqué sur X que « l’Etat ne faiblira pas pour protéger les Françaises et les Français ».
– Ours en peluche –
Sur son site internet, Le Parisien publie la photo d’une de ces poupées présentant le corps et les traits d’une fillette, tenant un ours en peluche, ainsi que le descriptif explicitement sexuel qui l’accompagne. Les poupées font 80 centimètres.
« Il y a même des commentaires des acheteurs », s’indigne Alice Vilcot-Dutarte, porte-parole de la DGCCRF citée par le journal.
« Un signalement a été fait à la plateforme lui suggérant de mettre en place rapidement les mesures appropriées », indique la DGCCRF. Il s’agit notamment du retrait des pages du site concernées et de la catégorie du produit.
Dans une réaction transmise à l’AFP, Shein a indiqué que les produits « ont été immédiatement retirés de la plateforme dès que nous avons eu connaissance de ces problèmes », assurant appliquer « une politique de tolérance zéro » en la matière.
Une « enquête » interne est en cours « sur la manière dont ces annonces ont pu contourner nos dispositifs de contrôle », ainsi qu' »une revue complète afin d’identifier et de retirer tout produit similaire susceptible d’être mis en vente par d’autres vendeurs tiers ».
La Répression des fraudes a également signalé l’absence de « mesure de filtrage » empêchant « efficacement » l’accès pour les mineurs à des contenus commercialisant des poupées sexuelles d’apparence adulte.







