- L’interdiction de séjour aux États-Unis prononcée par Washington à l’égard de Thierry Breton et 4 autres personnalités européennes suscite de nombreuses réactions.
- Emmanuel Macron a déploré une mesure allant « à l’encontre de la souveraineté numérique européenne ».
- Des responsables politiques de plusieurs bords condamnent cette décision.
Suivez la couverture complète
Le second mandat de Donald Trump
L’administration Trump a décidé d’interdire de séjour l’ancien commissaire européen Thierry Breton et 4 autres personnalités européennes pour leur volonté de réguler les plateformes numériques. Cette décision a été condamnée assez largement ce mercredi au sein de la classe politique française, faisant réagir jusqu’au président de la République. « Ces mesures relèvent de l’intimidation et de la coercition à l’encontre de la souveraineté numérique européenne »
, a dénoncé sur X Emmanuel Macron, promettant de continuer à défendre « notre autonomie réglementaire ».
La France dénonce les décisions de restriction de visa prises par les États-Unis à l’encontre de Thierry Breton et de quatre autres personnalités européennes. Ces mesures relèvent de l’intimidation et de la coercition à l’encontre de la souveraineté numérique européenne.… — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 24, 2025
La décision américaine passe mal
L’administration Trump a annoncé mardi des sanctions, sous la forme d’une interdiction de séjour aux États-Unis, contre des personnalités européennes engagées pour une stricte régulation de la tech et contre la désinformation en ligne. Thierry Breton, qui fait partie des cinq personnes visées, a lui-même dénoncé un « vent de maccarthysme ». Commissaire au Marché intérieur de 2019 à 2024, le Français avait été l’artisan de la directive européenne sur les services numériques (DSA). Celle-ci impose aux plateformes des régulations, comme le signalement de contenus problématiques, considéré par les États-Unis comme une atteinte à la liberté d’expression.
Ce cadre européen, qui « a été adopté démocratiquement »
, « s’inscrit strictement dans le champ de compétence européen et ne vise aucun pays tiers »
, a souligné le ministre de l’Économie, Roland Lescure. Dans le même temps, plusieurs eurodéputés français sont également montés au créneau, à commencer par Raphaël Glucksmann. « Nous ne sommes pas une colonie des États-Unis ! Nous sommes Européens, nous devons défendre nos lois, nos principes, nos intérêts »
, a-t-il assuré.
Pour Nathalie Loiseau (Horizons), « ne nous y trompons pas : derrière cette mesure, c’est la souveraineté des Européens à décider de leurs lois et à les faire appliquer qui est attaquée »
. Gabriel Attal, quant à lui, a interpellé son homologue du RN, Jordan Bardella : « Les admirateurs français de Donald Trump trouveront-ils l’énergie de réagir face à une nouvelle remise en cause de notre souveraineté par un pays pourtant allié ? »
, a lancé le leader du parti Renaissance. Une référence à la vidéo devenue virale dans laquelle le président du RN se demandait où le président américain trouvait « toute cette énergie ».
Dans les rangs du RN, les avis se révèlent assez partagés. « L’administration Trump non seulement se trompe sur le fond, mais se trompe sur l’image qu’elle renvoie des États-Unis au monde entier »
, a notamment estimé son vice-président, Sébastien Chenu, au micro de RTL.
En revanche, deux eurodéputées RN ont montré de la compréhension vis-à-vis de la décision américaine. « Thierry Breton avait menacé (en 2024) le propriétaire du réseau social de (faire) respecter les réglementations de l’UE. Un visa enlevé un an et demi après, ils ont fait preuve de beaucoup de patience ! »
, a par exemple noté Virginie Joron, faisant référence aux différends entre Elon Musk et l’UE. Sa collègue parlementaire Catherine Griset considère quant à elle que les États-Unis « ne se sacrifieront pas pour un continent sans libertés où l’on annule même des élections »
. Une référence au dernier scrutin présidentiel en Roumanie.









