lundi, mai 6
Benoît Bazin, PDG de Saint-Gobain, lors de l’assemblée générale du groupe, à Paris, le 2 juin 2022.

Benoît Bazin, le PDG de Saint-Gobain, préparait cette opération stratégique depuis plus de quatre ans. « Méthodiquement », précise-t-il. C’est fait : le numéro un mondial des matériaux de construction a annoncé, lundi 26 février, le rachat en espèces de l’australien CSR Limited pour 2,7 milliards d’euros, la plus grosse acquisition depuis celle de British Plastic Board, leader de la plaque de plâtre, en 2005. Cette offre publique d’achat à 9 dollars australiens par action offre une prime de 33 % sur la moyenne du dernier mois écoulé. Une fois vendus, les actifs immobiliers du leader de la construction de ce pays-continent, le coût de l’opération sera ramené à environ 1,9 milliard.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le patron de Saint-Gobain souhaite un « plan Marshall » pour accélérer la rénovation énergétique des logements

« Le bilan de Saint-Gobain est très solide, et nous financerons l’opération sur notre trésorerie disponible », explique M. Bazin, qui présentera, jeudi 29 février, de très bons résultats pour 2023. Elle ne creusera pas la dette nette par rapport à l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) et présente un « alignement parfait » avec la stratégie de Saint-Gobain en faveur d’une croissance durable, ajoute-t-il.

Dans la région Asie-Pacifique, Saint-Gobain a déjà misé sur l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines, des marchés en forte croissance. Moins sur la Chine, qui ne pèse que 3 % du chiffre d’affaires, et où la multinationale s’est toujours montrée très prudente. L’Australie et ses 25,7 millions d’habitants étaient « un trou dans la carte géographique » des implantations de Saint-Gobain, constate M. Bazin.

Or, le pays austral présente un dynamisme démographique très favorable au cœur de métier de Saint-Gobain, avec 400 000 immigrants chaque année. « CSR est présent sur l’ensemble du territoire, notamment dans les métropoles ; il possède 30 usines et 120 hubs logistiques », décrit-il. Il souligne aussi l’engagement de Canberra en faveur d’un renforcement de l’efficacité énergétique des bâtiments à travers une réforme du code de la construction qui bénéficiera aux solutions du groupe français.

Une fenêtre de tir

L’entreprise elle-même, qui emploie 2 500 personnes pour un chiffre d’affaires de la construction de 1,2 milliard d’euros, colle aux attentes de Saint-Gobain. Elle fournit des solutions complètes pour améliorer la qualité des logements, des bureaux et des bâtiments publics nouveaux, et s’inscrit dans la réorganisation par pays − et non plus par métier − de Saint-Gobain, mise en œuvre depuis 2019 par M. Bazin. CSR sera d’ailleurs consolidé « comme l’entité opérant les activités du groupe en Australie et en Nouvelle-Zélande au sein de la région Asie-Pacifique ».

Il vous reste 29.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version