Le rétablissement de l’électricité se poursuit de manière « très progressive » en Guadeloupe, avec 77% des foyers réalimentés selon EDF, plus de 24 heures après un « black-out » généralisé dans l’ensemble de l’archipel, et un retour à la normale espéré « durant le week-end ».
Alors que la coupure de courant a été suivie de pillages et dégradations, l’électricité a été rétablie chez « 178.200 clients », soit 77% des personnes touchées, selon un bilan de l’énergéticien réalisé samedi à 17H00 heure locale (22H00 à Paris).
« La réalimentation électrique des foyers se fait de manière très progressive pour assurer la stabilité du réseau électrique », a ajouté EDF, appelant les usagers à faire preuve de « sobriété énergétique » pour ne pas surcharger le réseau.
La préfecture a indiqué qu’une « perspective de retour à la normale (était) prévue durant le week-end ».
Un coupure généralisée (« black-out ») a affecté la Guadeloupe à partir vendredi à partir de 08H30 locales, « à la suite de l’arrêt illégal » des moteurs de la centrale EDF-PEI de Jarry qui fournit la majorité de l’électricité sur le territoire de près de 380.000 habitants.
– Plainte d’EDF –
EDF, via sa filiale EDF-PEI, a déposé une plainte contre X vendredi, pour « mise en danger d’autrui », au commissariat de Pointe-à-Pitre, a fait savoir l’entreprise.
Le « couvre-feu général » imposé vendredi par le préfet sur l’ensemble du territoire n’a pas empêché les pillages et les dégradations, notamment à Pointe-à-Pitre. Dans le chef-lieu de la Guadeloupe, onze boutiques ont été vandalisées dont un supermarché, une banque et trois bijouteries « attaquées au tractopelle », selon la vice-procureure de la République Alexandra Onfray.
Sur place, la police a essuyé des tirs à balles réelles. Deux personnes ont été arrêtées, selon la même source.
Alors qu’un conflit social oppose depuis plusieurs semaines la branche énergie de la CGT et la direction d’EDF Production électrique insulaire (PEI), le préfet Xavier Lefort a accusé, peu après la coupure, « des salariés grévistes » de la centrale de Jarry qui « se sont introduits dans la salle des commandes » et ont « provoqué l’arrêt d’urgence de l’ensemble des moteurs ».
Les gendarmes sont intervenus pour « sécuriser la salle des commandes », a expliqué le préfet qui a ensuite réquisitionné les salariés « nécessaires au fonctionnement » de la centrale.