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Le compte à rebours est lancé pour les 945 500 candidats – dont 645 000 lycéens – sur Parcoursup en 2024. Les premiers résultats devraient tomber à partir de 19 heures, jeudi 30 mai. Et si, pour les jeunes et leurs familles, les propositions d’admissions sont attendues avec impatience, du côté des chefs d’établissement, ces dernières sont aussi scrutées.
« Il y a beaucoup de stress parmi nos élèves, admet Gérard Heinz, proviseur du lycée Aiguerande à Belleville-en-Beaujolais (Rhône). Les jeunes ont l’impression de jouer leur vie. » En 2023, d’après les chiffres fournis par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, 95 % des néobacheliers avaient reçu au moins une proposition d’admission et 83 % en avaient accepté une.
Lancée en janvier 2018, la plate-forme d’admission dans l’enseignement supérieur est venue remplacer l’ancien système d’Admission post-bac, provoquant un bouleversement : le système enregistre les vœux des candidats, mais ces derniers n’ont plus à les hiérarchiser. En pratique, les meilleurs élèves sont généralement acceptés partout dès le premier soir alors que certains se retrouvent avec plusieurs, si ce n’est tous leurs vœux, en attente, parfois pendant plusieurs jours, voire des semaines.
« Fluidifier le processus »
Un changement de méthode, que se remémore Philippe Grand, à la tête de la cité scolaire Ampère, à Lyon. Le chef d’établissement, qui était, en 2018, proviseur à Dijon, se souvient de nombreux élèves, en pleurs, dont de très bons, placés sur liste d’attente. « Une vraie douche froide pour nos terminales », affirme le chef d’établissement, qui craint que cela ait pu entraîner une forme « d’autocensure ». « Désormais, on leur rappelle qu’être sur liste d’attente, au départ, est normal. Nos équipes sont rodées, et Parcoursup est rentré dans le quotidien de tous », poursuit-il.
Depuis 2018, plusieurs améliorations sont intervenues : des délais de réponses raccourcis, des informations supplémentaires données comme le rang sur liste d’attente du dernier admis, le profil des candidats sélectionnés… Cette année, pour la première fois, l’éducation nationale a lancé un site d’entraînement permettant aux élèves de s’exercer à prendre en main la plate-forme.
Des évolutions qui ont permis de « fluidifier le processus », mais qui n’empêchent pas les déceptions, rapporte Carole Zerbib, proviseure au lycée professionnel Vauquelin, à Paris, et membre du Syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN-UNSA). Il faut alors réussir à garder motivés les lycéens pour le baccalauréat, dont les épreuves commencent mi-juin. « On a des élèves qui sont tellement déçus de leurs résultats qu’ils se disent que ça ne sert à rien d’avoir le bac », rapporte la proviseure.
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