vendredi, mai 3

Face à la montée des périls, les entreprises doivent permettre à leurs salariés de servir la France. C’est le message délivré par Sébastien Lecornu lors d’un déplacement, mercredi 17 avril, à Guyancourt (Yvelines), à l’occasion de la signature par Renault d’une convention de mise à disposition de réservistes. « La plupart des crises que nous avons à gérer ne sont plus des crises courtes, mais des menaces qui vont nécessiter une capacité à durer dans le temps et donc à relayer les forces », a expliqué le ministre des armées, appelant à « une forme de patriotisme du capitalisme français ».

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L’objectif de l’exécutif est, il est vrai, ambitieux : en 2022, Emmanuel Macron a annoncé vouloir doubler le nombre de réservistes des armées d’ici à 2030, pour atteindre 80 000 personnes. Actuellement, un peu plus de 41 000 civils, dont 23 % de femmes, font partie de la réserve opérationnelle. La durée d’engagement varie de un à cinq ans et la moyenne d’âge est de 39 ans. « A terme, nous visons un modèle cohérent d’un réserviste pour deux militaires d’active », explique l’entourage de M. Lecornu.

Pour y parvenir, l’exécutif entend faciliter l’engagement dans la réserve opérationnelle et en finir avec les « réservistes clandestins », qui cachent leur statut à leur employeur, souvent pendant des années, par peur d’être montrés du doigt ou pénalisés dans leur carrière professionnelle. « Il faut que les mentalités évoluent et que les entreprises acceptent de libérer des salariés pour servir dans la réserve », explique-t-on au ministère.

« Toucher des métiers-clés »

Déjà, la nouvelle loi de programmation militaire 2024-2030, adoptée à l’été 2023, a porté de cinq à dix jours la durée de mise à disposition des salariés à laquelle les entreprises ne peuvent s’opposer. Mais c’est loin d’être suffisant : les réservistes doivent se former et s’entraîner au moins trente jours par an pour être opérationnels, selon l’état-major des armées. En 2023, les civils membres de la réserve ont consacré en moyenne trente-six jours aux armées, mais ils l’ont fait pour l’essentiel durant leurs week-ends ou leurs vacances. Un frein au doublement des effectifs.

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Pour y remédier, les entreprises, mais aussi les collectivités locales sont invitées à signer des conventions de partenariat avec la garde nationale, qui rassemble les réservistes des armées et ceux de la police et de la gendarmerie, soit 77 000 personnes. Objectif : définir les modalités de mise à disposition de leurs employés, notamment le nombre de jours où ils peuvent s’absenter et le maintien ou non de leur salaire. Les réservistes reçoivent une solde allant de 50 à 130 euros par jour, entièrement défiscalisée, en fonction de leur grade et de leur qualification, mais « la loi n’impose pas le maintien du salaire, c’est un geste patriotique des entreprises », précise le ministère.

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